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Le groupe français Engie au cœur d’un scandale retentissant

société française Engie retrouve aujourd’hui centre d’un scandale retentissant susceptible d’ébranler image réputation, avoir été accusée l’Observatoire international surveillance ressources Sahara occidental (WSRW).

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Le groupe français Engie au cœur d’un scandale retentissant
Le groupe français Engie au cœur d’un scandale retentissant

La société française Engie se retrouve aujourd’hui au centre d’un scandale retentissant susceptible d’ébranler son image et sa réputation, après avoir été accusée par l’Observatoire international pour la surveillance des ressources du Sahara occidental (WSRW) de mener des projets énergétiques dans les territoires occupés du Sahara occidental, en violation du droit international.
Cette affaire dépasse le cadre purement économique et ravive les inquiétudes quant à l’exploitation par certaines multinationales de la situation d’occupation du Sahara occidental pour y lancer des investissements sans respecter les lois et conventions internationales qui régissent ce territoire.
Selon les rapports du WSRW, Engie aurait mis en place une infrastructure énergétique destinée à alimenter le secteur agricole dans la ville de Dakhla, située dans la partie du Sahara occidental sous occupation marocaine. Ce projet, qui s’inscrit dans la stratégie marocaine d’extension de l’utilisation des énergies renouvelables, est considéré comme une violation du droit international, en raison du statut contesté du territoire.
Le droit international stipule que l’exploitation des ressources d’un territoire non autonome sans le consentement de sa population constitue un pillage illégal. Le fait qu’une entreprise étrangère comme Engie opère dans ce contexte sensible ne fait qu’aggraver le conflit. Ainsi, le conflit politique et militaire autour du Sahara occidental prend également une dimension économique et énergétique stratégique.
Le soutien officiel de Paris au plan d’autonomie proposé par le Maroc pour le Sahara occidental pourrait encourager les entreprises françaises à investir dans cette région riche en ressources naturelles, soulevant de sérieuses questions sur la légitimité de ces activités au regard du droit international.
L’Observatoire WSRW a récemment condamné Engie pour son "mépris flagrant" du droit international dans cette région occupée. Dans un communiqué publié le 27 mars dernier, plusieurs ONG ont vivement critiqué les entreprises françaises qui continuent de produire de l’électricité de manière illégale dans ce territoire.
Cette dénonciation intervient dix jours seulement après un premier avertissement concernant un autre projet controversé d’Engie visant à produire de l’hydrogène vert dans cette zone instable, toujours en attente d’un processus de décolonisation.
Selon le WSRW, les principaux bénéficiaires de ces projets sont des entreprises agro-industrielles, notamment des entités liées à la monarchie marocaine, révélant ainsi les liens étroits entre les intérêts économiques du régime et l’exploitation des ressources du Sahara occidental. En octobre 2024, Engie avait signé un accord de développement commun avec le groupe marocain OCP pour investir jusqu’à 17 milliards d’euros dans des projets d’énergies renouvelables au Maroc.
Cet accord porte notamment sur la production d’énergie verte, d’ammoniac vert, ainsi que sur la mise en place d’infrastructures électriques pour les sites d’OCP et la construction d’une usine de dessalement destinée à l’irrigation agricole.
Pour rappel, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a statué à plusieurs reprises, notamment le 4 octobre 2024, sur l’"illégalité des accords conclus entre l’Union européenne et le Maroc" lorsqu’ils incluent le Sahara occidental, estimant qu’ils ne peuvent s’appliquer à ce territoire sans le consentement exprès de sa population.
Face aux accusations, Engie a tenté de se défendre en affirmant avoir consulté les "parties concernées", y compris les populations locales. Un argument rejeté par la CJUE, qui a rappelé que de telles consultations ne sauraient se substituer au droit fondamental du peuple sahraoui de décider de l’usage de ses terres et de ses ressources.
La France a par ailleurs dévoilé ses intentions à travers des déclarations telles que celle du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, qui a affirmé, le 26 avril 2024, que le gouvernement français était prêt à financer un câble électrique de 3 gigawatts reliant Casablanca à Dakhla, en plein territoire occupé.

Engie a décroché plusieurs contrats dans des secteurs stratégiques au Sahara occidental occupé, notamment la construction de centrales d’énergies renouvelables à Dakhla, dans le but de transformer plus de 5000 hectares en zones agricoles destinées à l’exportation.
Il est peu probable que la multinationale revienne sur ses activités controversées, alors que les textes internationaux considèrent les ressources naturelles du Sahara occidental comme inexploitables tant que le processus d’autodétermination n’a pas été mené à terme.
La question reste donc posée : quand la communauté internationale agira-t-elle pour mettre fin aux abus d’une entreprise qui bafoue impunément les droits d’un peuple spolié, et qui attend que la légalité internationale soit enfin appliquée ?

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