Le professeur de relations internationales à Genève, Dr. Hosni Abidi, a affirmé que l'arrestation d'un employé consulaire algérien à Paris vise à perturber les relations et à compromettre les efforts de réconciliation entre les deux pays. Il a exhorté l'Algérie à ne pas céder à l'escalade souhaitée par certaines parties.
Dans une déclaration au journal "El Khabar", Dr. Abidi a souligné que l'incident est difficile à justifier légalement, d'autant plus que l'enquête judiciaire en France remonte à plusieurs mois, à une période où les deux pays préparaient une visite officielle du président Abdelmadjid Tebboune en France. Il a ajouté qu'il n'était pas dans l'intérêt de l'Algérie d'agir de manière à nuire aux relations bilatérales à ce moment-là.
Dr. Abidi n'est pas surpris par la résurgence de cette affaire, qu'il considère comme une tentative de raviver les tensions dans les relations franco-algériennes et de mettre en difficulté le président Emmanuel Macron ainsi que ses ministres des Affaires étrangères et de la Justice, Jean-Noël Barrot et Gérald Darmanin, ce dernier étant attendu en visite en Algérie dans les prochains jours.
Il a également noté que plusieurs acteurs influents en France, tant au sein des partis politiques que du gouvernement, notamment autour du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, n'étaient pas favorables au réchauffement des relations entre l'Algérie et la France et ne souhaitaient pas que le président Macron reprenne en main ce dossier.
Il convient de rappeler que le président Tebboune et son homologue français Emmanuel Macron ont convenu, lors d'un appel téléphonique il y a deux semaines, de ramener les relations entre les deux pays à la normale après des mois de crise, comme ils ont également convenu à la coopération dans les domaines de la sécurité et de l'immigration.
Les deux présidents ont souligné que la solidité des liens, notamment humains, entre l'Algérie et la France, ainsi que les intérêts stratégiques et sécuritaires des deux pays et les défis auxquels sont confrontées l'Europe et la région méditerranéenne et africaine, nécessitent un retour à un dialogue équilibré entre les deux pays, en tant que partenaires et acteurs majeurs en Europe et en Afrique, pleinement engagés envers la légitimité internationale et les principes énoncés dans la Charte des Nations Unies. Ils ont également convenu de travailler ensemble dans cet esprit d'amitié pour donner un nouvel élan à cette relation bilatérale, afin d'en traiter tous les aspects et d'en assurer l'efficacité et les résultats escomptés.
Dans ce contexte, Dr. Abidi a déclaré que depuis l'appel téléphonique entre le président Tebboune et son homologue français, aucun commentaire n'a été émis par le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau ni par les factions de la droite conservatrice et de l'extrême droite opposées au retour à des relations normales entre l'Algérie et la France.
Il a poursuivi en disant que le président Macron se trouve dans une situation délicate, car toute déclaration de sa part serait perçue comme une ingérence dans l'indépendance de la justice. Selon lui, nous sommes face à une opération soigneusement préparée visant à saboter le rapprochement entre l'Algérie et la France et à affaiblir la position du ministre de la Justice, en conflit avec le ministre de l'Intérieur, tous deux ayant des ambitions électorales.
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