Le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, tente de s’imposer dans la crise entre Alger et Paris malgré sa mise à l’écart ou son retrait et son silence temporaire dans la nouvelle direction prise par la crise entre l’Algérie et Paris. Cependant, il s’est permis de poser des conditions préalables à son dénouement.
Retailleau n’a trouvé aucun empêchement moral ou protocolaire à poursuivre ses provocations, bien que sous une autre forme, estimant, selon ses dires, qu’il n’y a pas d’issue à la crise sans la libération de l’écrivain Boualem Sansal et l’approbation des OQTF, en dépit de l’accord entre les présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron, à l’occasion de l’Aïd, lors d’un appel téléphonique, sur une feuille de route comprenant uniquement les visites des ministres français des Affaires étrangères et de la Justice, à l’exception de leur collègue de l’Intérieur.
Le politicien, affilié à la droite, a posé, lors d’une interview hier soir sur la chaîne France 5, deux "objectifs" qu’il considère comme nécessaires pour reprendre le dialogue entre Paris et Alger, signalant l’existence de "signes positifs".
Le premier objectif, selon lui, qui aspire à diriger le courant du centre-droite et à puiser dans l’électorat de l’extrême droite, est la libération de son "ami", l’écrivain algérien-français Boualem Sansal, emprisonné en Algérie depuis la mi-novembre et condamné la semaine dernière à cinq ans de prison ferme pour atteinte à l’unité nationale et autres charges. Ce membre du gouvernement considère que la libération de Sansal est "une question humanitaire".
Quant à la situation judiciaire de l’écrivain, ce dernier ainsi que le procureur général ont fait appel du jugement, ce qui empêche l’émission d’une grâce présidentielle en sa faveur tant que l’appel est en cours et qu’aucun pourvoi en cassation n’a été déposé par l’intéressé ou par le ministère public contre la décision attendue de la chambre pénale.
Le deuxième préalable à la reprise du dialogue, selon Retailleau, concerne l’accord de l’Algérie d’accueillir les expulsés du territoire français. Retailleau fait pression dans ce dossier en évoquant le cas de "la demande d’expulsion de l’Algérien qui a commis un meurtre à Mulhouse, présentée 14 fois aux autorités algériennes, qui ont refusé de le reprendre, malgré l’existence d’un accord bilatéral datant de 1994.
Alors que le ministre conditionne la sortie de crise à ces deux points, il ignore d’autres questions essentielles, telles que le retrait de son pays de la proposition onusienne sur la question du Sahara occidental, considérée comme une question de décolonisation, ainsi que son refus de toute coopération judiciaire dans l’affaire de l’ancien ministre de l’Industrie, Abdessalem Bouchouareb.
À la question de la méthode adoptée par le gouvernement français de gérer la crise avec l’Algérie, Retailleau a répondu qu’"il existe de nombreux signes positifs des deux côtés" et qu’il "attend de voir".
Bien qu’il n’ait pas été mentionné dans le communiqué conjoint après l’appel téléphonique entre Tebboune et Macron, le ministre affirme qu’il "reste impliqué" et qu’il n’a pas été exclu de la gestion de la crise avec l’Algérie.
Rédaction
04/04/2025 - 17:30

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04/04/2025 - 17:30
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