Le porte-parole du gouvernement soudanais a accusé les Émirats arabes unis d’aider des milices qui « commettent des crimes contre l’humanité », affirmant que le Soudan a opté pour une approche "civilisée" en portant plainte contre eux devant la Cour internationale de Justice (CIJ).
Dans des déclarations relayées par l’agence de presse soudanaise « SUNA », Khaled Al-Eaysir a déclaré que "tôt ce vendredi matin, le Soudan a présenté sa juste cause devant la plus haute juridiction internationale… C’est une démarche civilisée face aux Émirats arabes unis, dont les mains sont tachées du sang d’innocents — femmes, enfants, jeunes et personnes âgées — pour avoir aidé des milices à commettre des massacres et des crimes contre l’humanité : viols, déplacements forcés, destructions d’infrastructures…"
Il a ajouté que "c’est un pas qui reflète la profondeur historique et la civilisation millénaire du peuple soudanais, dont les racines remontent à des milliers d’années avant notre ère, contrairement à un État qui n’a vu le jour qu’en 1971, il y a à peine 54 ans."
Il a aussi souligné que "lorsque l’université de Khartoum a été fondée en 1902 sous le nom de Gordon Memorial College, les Émirats n’en étaient encore qu’à leurs premiers balbutiements."
Et de conclure "quelle simplicité historique et quelle nouveauté d’expérience ! Même dans le domaine du crime, les Émirats n’ont pas encore acquis l’habileté d’en dissimuler les traces, tant leur expérience est récente — même dans les atrocités."
Enfin, Al-Eaysir, également ministre de l’Information, a salué le travail de l’équipe d’experts soudanais, membres de la commission des réclamations internationales contre les Forces de soutien rapide et leurs alliés, tout en rendant hommage au peuple soudanais.
L’ambassadrice des Émirats aux Pays-Bas, Amira Al Hefeiti, a réagi jeudi en affirmant que la position des Émirats est "claire et solidaire envers le peuple soudanais", dénonçant au passage "des allégations grotesques" et "une campagne systématique sans fondement menée par les forces armées soudanaises ".
Elle a accusé les forces armées soudanaises de "manipuler les plateformes internationales pour en tirer des intérêts étroits" et de vouloir détourner l’attention des violations commises à l’intérieur du Soudan.
Elle a réaffirmé que les Émirats respectent le droit international et soutiennent la nécessité de rendre justice pour les crimes commis par les deux parties en conflit.
La Cour internationale de Justice à La Haye a annoncé jeudi qu’elle a entamé l’examen de la plainte déposée par le Soudan contre les Émirats, les accusant de violation de la Convention des Nations unies pour la prévention du génocide en soutenant les Forces de soutien rapide.
La Cour a indiqué que les délibérations sont en cours et qu’elle annoncera la date de l’audience publique pour rendre sa décision en temps voulu.
Depuis avril 2023, le Soudan est plongé dans un conflit sanglant opposant l’armée régulière et les paramilitaires des Forces de soutien rapide, notamment dans la capitale Khartoum et d’autres régions du pays. Le Soudan accuse les Émirats d’avoir soutenu militairement ces milices, ce que Abou Dhabi dément formellement, affirmant n’avoir fourni que de l’aide humanitaire depuis le début du conflit.
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