Plusieurs figures marocaines ont signé une "déclaration religieuse", équivalente à une fatwa, concernant l’accostage de navires américains au port de Tanger, transportant du matériel militaire destiné à l’entité sioniste.
Le document a été signé par 101 personnalités, parmi lesquelles des professeurs d’université, médecins, érudits religieux, prédicateurs, politiciens et activistes. Ils y expriment leur rejet de ce qu’ils qualifient d’"autorisation par les autorités marocaines d’amarrage de navires militaires américains au port de Tanger, transportant des pièces détachées pour avions de guerre destinées à l'entité sioniste occupante, qui poursuit son agression brutale contre la population de Gaza et de toute la Palestine, alors même qu’un pays européen a refusé d’accueillir ces navires dans ses ports".
Selon le site marocain « Lakom », les signataires ont affirmé que "soutenir un oppresseur dans son oppression est en soi une injustice, et cela est interdit par la loi islamique", soulignant que "faciliter le passage de ce matériel militaire constitue une complicité, tant matérielle que morale, avec la machine de guerre sioniste, et une participation à l’agression contre des innocents – ce qui est une trahison envers Dieu, Son Messager (paix et salut sur lui), le sang des martyrs et la volonté populaire opposée à la normalisation avec Israël".
La déclaration insiste sur "l’interdiction religieuse d’autoriser l’accostage de tels navires dans tout port marocain, si cela contribue à l’agression contre les musulmans, en particulier en Palestine occupée, car cela équivaut à prendre les ennemis de la nation pour alliés contre ses propres enfants – ce qui constitue une forme grave de trahison". Le texte cite le verset coranique : {Ô vous qui avez cru, ne prenez pas Mon ennemi et le vôtre pour alliés} (Sourate Al-Mumtahana), considéré comme une interdiction explicite de toute forme de coopération avec l’ennemi, y compris le transfert d’armes destinées à tuer des musulmans.
Le communiqué appelle à "l’arrêt immédiat de toute coopération militaire ou logistique avec les États-Unis qui contribue à l’agression contre les Palestiniens ou tout autre peuple opprimé". Il exhorte également les savants, intellectuels et libres penseurs à exprimer sans hésitation leur position religieuse claire sur cette situation et d'autres similaires, soulignant qu’"il n’y a pas de place pour la neutralité dans ce genre de circonstances, et qu’il ne faut pas retarder une parole de vérité quand le moment est venu de la dire".
La déclaration appelle aussi à "rompre toutes formes de normalisation avec l’entité sioniste, à annuler tous les accords signés avec elle, et à promulguer une loi criminalisant toute relation avec l’occupant". Elle demande également aux députés et aux organisations de la société civile "d’agir rapidement pour arrêter cette catastrophe morale et politique".
Parmi les premiers signataires figurent : Mohamed Rafiî, président du Centre scientifique pour une lecture finaliste des questions contemporaines, Ahmed Rïssouni, professeur de droit islamique, El-Houcine Ben Ali El-Kettani, président de la Ligue des Oulémas du Maghreb, Mohamed El Marouani, Mustapha El Moâtassim, Ahmed Ouahmane.
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