L’ancien Premier ministre français, Dominique de Villepin, a fustigé ce lundi l’exploitation de l’Algérie dans le jeu politique et partisan français, illustrant cela par ce qu’il qualifie de dérive d’un certain nombre de partis de droite engagés dans la course à l’échalote avec l’extrême droite », à travers et cédant à « la tentation de se servir d’un certain nombre de sujets », comme « l’immigration », « le voile » et « bien sûr l’Algérie ».
Dans un entretien accordé à l’Agence France-Presse à l’occasion de la sortie de son nouveau essai intitulé Le pouvoir de dire non, l’ancien Premier ministre sous la présidence de Jacques Chirac a fait allusion aux activités et comportements du ministre de l’Intérieur actuel, Bruno Retailleau, à l’égard de l’Algérie, qualifiant cela de représentation d’un « spectacle d’impuissance », en l’absence de « résultats » concrets contre la criminalité, le trafic de drogue et d'autres enjeux importants pour les Français.
De Villepin, connu pour avoir incarné le refus français de la guerre en Irak en 2003, a vivement dénoncé une « logique d’enracinement parfois xénophobe » d’une certaine droite, « qui réduit l’identité à l’héritage, à la biologie, à une pureté fantasmée ». Et prend le parti d’une laïcité brandie « non comme une arme, mais comme une promesse républicaine »
Le responsable politique, qui jouit toujours d’une popularité en France et dont le nom circule comme un potentiel candidat pour l’élection présidentielle de 2027, a affirmé être resté « exactement sur la même ligne » et dit refuser tout glissement vers cette tentation identitaire », encouragée par des « puissances » cherchant à « dominer le jeu en France et en Europe ». À l’aide de « mouvements populistes dans la main de quelques élites » et sous la coupe « d’influences étrangères », le Vieux continent serait ainsi destiné à devenir « le parfait vassal […], dont on prendrait la richesse ».
Il avait déjà, il y a quelques semaines, mis en garde et condamné la manière dont le gouvernement français gérait la crise avec l’Algérie, critiquant les déclarations du ministre de l’Intérieur Retailleau, et appelant à éviter de gérer les relations entre les deux pays par des tweets ou à travers la presse.
Rédaction
07/04/2025 - 17:07

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07/04/2025 - 17:07
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