Nation

La France persiste dans son deux poids deux mesures à l’égard de l’Algérie

La France ne cesse d’afficher son respect du principe de la séparation des pouvoirs, tout en ne voyant aucun inconvénient à en demander la suspension ou à le piétiner lorsqu’il s’agit de l’Algérie.

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Alors que le ministère français des Affaires étrangères insiste sur le caractère « indépendant » de la décision judiciaire française concernant la mise en détention d’un employé consulaire algérien – accusé de faits graves –, il adopte une position bien différente lorsqu’il s’agit de l’affaire de l’écrivain algéro-français Boualem Sansal, condamné par la justice algérienne. Ce deux poids deux mesures n’a pas échappé aux observateurs ni aux internautes qui dénoncent une approche sélective et politisée de Paris vis-à-vis des dossiers judiciaires impliquant l’Algérie.

Dans une déclaration à la chaîne saoudienne Al Hadath lundi soir, la diplomatie française a défendu les poursuites engagées en France, tout en remettant en question la légitimité de la condamnation de Sansal à cinq ans de prison ferme en Algérie fin mars, pour des propos et publications jugés contraires à la loi.

Certains internautes ont ironisé : « Vous respectez la décision de votre justice, alors respectez aussi celle de la justice algérienne». Ils dénoncent le manque de réciprocité et la propension de la France à défendre la séparation des pouvoirs chez elle, tout en exigeant son contournement ailleurs, notamment en Algérie.

La France a également feint l’incompréhension face à l’expulsion récente de 12 diplomates français par Alger. Pourtant, cette décision algérienne intervient dans le sillage de l’arrestation controversée d’un membre de la mission diplomatique algérienne à Paris, poursuivi avec deux autres personnes pour une supposée agression contre l’activiste controversé Amine Bougherra (alias Amir DZ). Un acte considéré par Alger comme une grave entorse aux usages diplomatiques.

Enfin, les critiques pointent l’hypocrisie de la défense française de la liberté d’expression dans le cas de Sansal, alors qu’elle limite sévèrement cette liberté dans d’autres contextes, notamment lorsqu’il s’agit de Gaza ou des Outre-mer français. Le cas Sansal est devenu l’objet d’une récupération médiatique, notamment par les milieux de droite et d’extrême droite en France, qui cherchent à instrumentaliser la cause au nom de valeurs qu’ils appliquent à géométrie variable.

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