Visite prochaine de hauts responsables du FMI et de la BM en Algérie

Un groupe de parlementaires algériens travaille, depuis le siège de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) à Washington (États-Unis), à « corriger la perception qu’ont ces deux institutions financières internationales de l’Algérie », tout en participant à des rencontres sur « le rôle de la jeunesse dans le renforcement de l’efficacité de l’action parlementaire et l’impulsion du changement politique et économique dans leurs pays », ainsi qu’à des débats portant sur « l’énergie, la sécurité alimentaire et l’investissement ».

Dans une déclaration à El Khabar ce dimanche, le député Salim Merah, membre de la délégation, a détaillé les axes principaux de leurs rencontres avec de hauts responsables des deux institutions, révélant qu'une visite en Algérie des directeurs généraux du FMI et de la Banque mondiale est en cours de préparation pour qu'ils puissent constater « de près » les projets de développement dans le pays.

À propos de la nature de ces réunions, Merah a indiqué que, pour la première fois, le Parlement algérien participe au Forum parlementaire mondial organisé par la Banque mondiale et le FMI, accédant ainsi à cet espace rassemblant la majorité des parlements du monde et qui constitue un lieu d’interaction et de « lobbying » entre parlementaires et institutions financières.

Le député a précisé que la délégation algérienne a adressé plusieurs observations aux responsables des deux institutions, dénonçant une « politique de deux poids deux mesures », notamment en matière d’aide et de soutien, en prenant pour exemple la différence de traitement entre la Palestine et l’Ukraine. Il a également rappelé avoir, l'année dernière, attiré l'attention sur « l’amère expérience de l'Algérie avec le FMI » et insisté sur « la nécessité d’une intervention en temps opportun avant l’éclatement des crises ou des conflits ».

Les députés ont aussi plaidé pour « le rôle central que peut jouer la jeunesse dans le renforcement de l'efficacité parlementaire et la promotion du changement politique et économique ». Dans son intervention, Merah a souligné l'importance « d'impliquer les jeunes talents dans l’élaboration des politiques publiques », affirmant que « les défis mondiaux complexes tels que le changement climatique, la dette souveraine et la justice sociale nécessitent une pensée innovante et une vision audacieuse portée par la jeunesse ».

Par ailleurs, vendredi dernier, les députés Youssef Hamidi, Salim Merah et Abdelrafik Brahmia ont participé à une rencontre internationale au siège de la Banque mondiale pour discuter du thème « Connecter chaque personne à l’énergie » dans le cadre de la stratégie globale pour 2030, visant à garantir l’accès universel à l'énergie, notamment pour les populations rurales et isolées.

Les députés algériens y ont mis en avant « l'expérience de l'Algérie dans le raccordement des zones rurales aux réseaux énergétiques », une action mise en œuvre dans le cadre du programme du président Abdelmadjid Tebboune, « accordant une importance capitale à l’électrification des zones isolées ».

Ils ont affirmé que ces efforts ont contribué à « améliorer la production locale, renforcer le développement économique » et, sur le plan social, à « consacrer la justice sociale par une répartition équitable des richesses nationales », tout en ayant également « des effets positifs sur l’environnement en limitant l’exploitation des ressources énergétiques traditionnelles ».

Enfin, lors de leurs rencontres avec la Banque mondiale et le FMI, les parlementaires ont également abordé la question de la sécurité alimentaire et la nécessité « d’assurer l'accès de chaque citoyen africain à l’alimentation », l’Afrique étant l'une des régions les plus exposées à la malnutrition et à la dépendance alimentaire.

À ce propos, ils ont présenté « la politique algérienne de renforcement de sa sécurité alimentaire », notamment à travers le « programme ambitieux du président de la République », visant « l'autosuffisance en blé, la réduction des importations, et la création d’une banque de semences pour préserver la qualité et la pérennité du blé algérien ».