
L'écrivain algéro-français Boualem Sansal a fait appel du verdict prononcé contre lui, selon son avocat français, François Zimeray, cité aujourd'hui par l'Agence France-Presse.
L'avocat a déclaré que la méthode d’appel suivie par l’écrivain "n’empêche pas l’octroi d’une grâce", appelant à une "initiative humanitaire" pour obtenir sa libération. Or, la législation algérienne interdit l’octroi d’une grâce à un détenu avant l’épuisement de toutes les voies de recours et la confirmation définitive du jugement.
Le tribunal de Dar El Beïda a condamné, le 27 du mois dernier, le romancier Boualem Sansal à cinq ans de prison ferme et une amende de 500.000 dinars, alors que le parquet avait requis 10 ans de prison ferme et une amende d’un million de dinars.
Le verdict a été rendu sur la base des accusations d’"atteinte à l’unité nationale", "exercice d’activités portant préjudice à l'économie nationale", et "possession de vidéos et d’imprimés menaçant la sécurité et la stabilité nationale".
Lors du procès, Sansal a choisi d’assurer lui-même sa défense, refusant de mandater un avocat. Il a suivi la même approche durant l'enquête qui a suivi son arrestation le 16 novembre dernier, avant son placement en détention provisoire.
L’appel du jugement intervient après un échange téléphonique entre les présidents algérien, Abdelmadjid Tebboune, et français, Emmanuel Macron, au cours duquel ce dernier a plaidé pour un "geste de clémence et d’humanité" à l’égard de l’écrivain septuagénaire, en raison de son âge et de son état de santé.