Voici les raisons qui rendent une personne "persona non grata"

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L'expression en latin “persona non grata” signifie littéralement une “personne n'étant pas la bienvenue”. Autrement dit, elle désigne un individu dont la présence n'est pas souhaitée dans un certain milieu. Souvent employée dans le langage courant et par les journalistes, cette expression possède toutefois une signification officielle dans le domaine diplomatique.
L'origine de cette procédure remonte à la seconde moitié du XXᵉ siècle. Selon l'article 9 de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques (1961) et l'article 23 de la Convention de Vienne sur les relations consulaires (1963), un État accréditaire peut, sans justification, déclarer un diplomate persona non grata sur son territoire. Ce dernier conserve néanmoins son statut diplomatique, ce qui l'empêche de demander l'asile. Dès lors, l'État d'origine du diplomate doit procéder à son rappel et garantir son départ effectif. Si la personne refuse de quitter le pays dans un délai raisonnable, l'État hôte peut cesser de la reconnaître comme membre de la mission diplomatique.
La déclaration d'une personne comme persona non grata reste une mesure exceptionnelle en diplomatie. En général, la simple menace d'y recourir suffit pour pousser l'État concerné à rappeler son représentant. Cependant, dans certains cas, la mesure est effectivement appliquée. Les principales raisons d'une telle décision incluent des comportements inappropriés ou menaçant la sécurité nationale, la commission d'un crime grave, ou encore des agissements suspects incompatibles avec la mission diplomatique. Un individu peut également être déclaré persona non grata avant même son arrivée si son accréditation est jugée inacceptable par le pays hôte.
À titre d’exemple, le chargé de gestion par intérim du consulat général du Maroc en Algérie, Khalid Chihani, a été convoqué ce jeudi au ministère des Affaires étrangères. Reçu par le directeur général du protocole, Mokhtar Amine Khelif, il s’est vu notifier que le vice-consul général du Maroc à Oran a été déclaré persona non grata, selon un communiqué du ministère.