
Le tribunal de Dar El Beida, dans la capitale, a rendu son verdict aujourd'hui, jeudi, dans l'affaire du Franco-Algérien, Boualem Sansal. Il a décidé d'imposer une peine de 5 ans de prison ferme et une amende de 500 000 dinars contre le romancier, qui avait été poursuivi pour des accusations, dont atteinte à l'unité nationale, suite à des déclarations qu'il avait faites à un média français d'extrême droite, Frontières, dans lesquelles il affirmait qu'une grande partie de la région de l'ouest de l'Algérie faisait partie des terres marocaines.
Il convient de rappeler que le procès s’était tenu le jeudi 20 mars dernier, et Boualem Sansal a refusé de se faire représenter par un avocat, préférant se défendre lui-même.
L'intéressé avait été arrêté le 16 novembre de l'année dernière alors qu'il sortait de l'aéroport d'Houari Boumediene, revenant de Paris.
Après son arrestation, la crise diplomatique entre l'Algérie et la France, qui a éclaté en juillet 2024 après la reconnaissance par Paris du plan d'autonomie du Maroc pour le Sahara Occidental occupé, a connu une escalade supplémentaire avec le soutien de l'extrême droite derrière Boualem Sansal et des appels à sa libération, constituant une intervention flagrante dans les affaires intérieures algériennes.
Même le président français Emmanuel Macron s'est engagé dans des pressions sur l'Algérie, lorsqu'il a déclaré au début du mois de février dernier que l'affaire Sansal "ne fait pas honneur à l'Algérie".
"L'affaire n'a pas révélé tous ses secrets"
Dans une interview accordée au quotidien français "L'opinion" le 3 février dernier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que "l'affaire Sansal n'a pas révélé tous ses secrets", ajoutant que "l'affaire est complexe et n'a pas révélé tous ses secrets, et vise à mobiliser contre l'Algérie. La veille de son voyage en Algérie, Sansal avait dîné chez Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France en Algérie, proche du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, avec qui une rencontre était prévue après son retour d'Algérie."