
La porte-parole du gouvernement français, Sophie Primas, a estimé que les déclarations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, concernant la crise avec Paris constituaient un "signe positif" et une "préparation" à surmonter les tensions, selon ses propos.
Dans une interview conjointe avec Europe 1 et CNews, dimanche, la responsable gouvernementale a salué les déclarations du président Tebboune au sujet de son homologue français, Emmanuel Macron, les considérant comme un "signe positif" vers un retour à des relations normales entre les deux pays.
Le fait que Tebboune ait limité le règlement de la crise à Macron, en le désignant comme "la seule référence" pour traiter la situation, est perçu par Primas comme une intention d’ouvrir une nouvelle page dans les relations bilatérales, le qualifiant de "point de départ pour reprendre le dialogue et discuter des questions sensibles entre les deux pays".
La responsable française a souligné que plusieurs dossiers nécessitent un débat sérieux entre les deux parties, notamment la question des Algériens sous le coup d'un arrêté d'expulsion de France, que l'Algérie refuse d’accueillir, ainsi que l’affaire de "l’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal".
Alors que le président Tebboune s’est adressé à la nation avec des déclarations empreintes de messages d’apaisement, il a réaffirmé l’origine de la crise en déclarant que "sa source est l’alignement de la France sur le projet d’autonomie, qui est d’origine française".
Il apparaît qu'il existe des divergences ou des visions opposées entre l’Algérie et la France sur plusieurs dossiers, notamment le soutien de la France au Maroc sur la question du Sahara occidental, un dossier que Paris tente d’écarter de toute discussion ou réévaluation, ainsi que l’affaire Sansal, que la France insiste à lier à la liberté d’expression.
Un changement de ton politique entre les deux pays a été constaté, se traduisant par les déclarations de leurs dirigeants, qui se sont éloignés du langage de l’escalade.
La presse française a estimé que les déclarations du président Tebboune "ont tracé les contours de l’équipe chargée de rétablir les relations, composée des deux présidents et des ministres des Affaires étrangères", faisant référence à la délégation de la mission à Ahmed Attaf, ministre algérien des Affaires étrangères, et considérant son homologue français ou son ministre des Affaires étrangères comme la seule référence dans le traitement de la crise en cours.
La position française repose sur deux approches distinctes : l'une, radicale et recrudescente, adoptée par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, prônant une politique de fermeté et des mesures punitives, et l’autre, privilégiant la solution diplomatique et le dialogue, défendue par le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, qui s’oppose ainsi au lobbying de l’extrême droite au sein de l’Assemblée nationale française.
Barrot avait répondu à l’invitation de la Grande Mosquée de Paris pour un iftar il y a environ trois jours, tandis que son collègue au gouvernement, Bruno Retailleau, l’a refusée sous prétexte de son attachement aux principes de la laïcité, oubliant pourtant sa participation à des événements religieux juifs par le passé.