
L'une des dernières sorties du ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau, qui témoigne de la pression extrême dans laquelle cet homme se trouve en raison de ses tentatives désespérées de se faire un nom et de construire sa gloire politique sur le dos de l'Algérie, est sa déclaration selon laquelle la seule préoccupation du président algérien Abdelmadjid Tebboune est de démissionner et de disparaître de la scène politique française !
Le ministre tente de se convaincre ainsi que ses concitoyens qu'il est devenu un personnage important sur la scène française, bien qu'il sache pertinemment que sans son alliance avec l'empire médiatique de Vincent Bolloré, il n'aurait pas eu la même visibilité ni voix, restant un inconnu sous l'ombre de son employeur, le député Éric Ciotti.
Retailleau semble passer son temps libre, lorsqu'il n'est pas à la télévision, à lire ce que pense les autres de lui, s'imaginant être une figure incontournable, poussant le président Tebboune à consacrer son temps à lui et espérant sa démission du gouvernement.
De telles déclarations indiquent clairement le niveau de déclin atteint par certains hommes politiques français... Lorsqu'une personne, sans aucune empreinte dans la politique française et totalement inconnue des Français, pense qu'elle peut devenir présidente de la France, en passant son temps à suivre des sondages biaisés et manipulés par le groupe Bolloré et l'extrême droite qui exploitent la misère des médias et des centres de sondages pour manipuler l'avenir d'un pays comme la France.
La tentative de Retailleau de se convaincre qu'il est une figure importante, en exploitant la carte des relations avec l'Algérie et en attribuant les problèmes de son pays à ce pays, tout en faisant sa propre promotion dans une campagne anticipée pour la présidence du parti des Républicains comme porte d'entrée pour les élections après Macron en 2027 (ou peut-être avant), est une situation pitoyable.
L'observateur remarque qu'en l'espace de quelques mois, Retailleau a détruit la crédibilité de son président, a pris la place du ministère des Affaires étrangères, s'est opposé à son propre gouvernement, et a même eu l'audace de les menacer de démissionner. Cependant, cette menace ne reste qu'un coup de vent et une tentative ratée de se fabriquer l'image d'un candidat indépendant.
Il est bien connu que le courage politique signifie, entre autres, que Retailleau aurait dû passer à l'action et non se limiter à des paroles, sans avoir besoin de prendre le président algérien comme prétexte pour prouver une bravoure qu'il n'a pas.
Retailleau accuse l'Algérie de violer ses engagements internationaux après la publication de sa réponse à la nouvelle initiative française, consistant à présenter une liste de citoyens algériens soumis à des décisions d'expulsion du territoire français. Ce faisant, il démontre son ignorance des raisons sous-jacentes de la position algérienne et met en difficulté les institutions de son pays, déjà fragilisées par les luttes internes pour le pouvoir.
Premièrement, l'Algérie avait raison de refuser de répondre à la liste soumise par la France, car l'envoi de listes n'est stipulé dans aucun des accords liant les deux pays, ni dans la pratique commune convenue depuis plus de 30 ans.
Le non-respect par la France des procédures en vigueur dans la gestion des dossiers d'expulsion a été suivi par un recours arbitraire à des menaces, des ultimatums et à toutes sortes d'extorsions, ce qui constitue une violation flagrante des principes fondamentaux du droit international.
Deuxièmement, au milieu du débat sur les listes et les procédures d'expulsion, le principal enjeu concerne l'exercice de la protection consulaire des ressortissants algériens en France, une mission que le ministre de l'Intérieur français cherche par tous les moyens à empêcher, bien que le droit international et les accords bilatéraux consacrent cette tâche.
Troisièmement, le ministre de l'Intérieur français s'est vanté à plusieurs reprises de la mise en œuvre de mesures restrictives d'entrée sur le territoire français contre les ressortissants algériens détenteurs de passeports diplomatiques. Cependant, de telles mesures nécessitent avant tout un préavis prévu par l'accord algéro-français de 2013. Dans ce cas, la violation de l'engagement bilatéral a été compliquée par le caractère ostentatoire que le ministre de l'Intérieur français cherche à imprimer à cette question.
Ces éléments et d'autres confirment sans aucun doute la confusion et l'indécision au sein de l'extrême droite infiltrée dans les rouages de l'administration française, du système judiciaire, et du parlement. Il est désormais impératif de mettre fin aux scènes risibles de l'extrême droite qui ne réussiront pas à décourager la détermination de l'Algérie à défendre ses intérêts et à ne jamais renoncer au principe de l'égalité, peu importe les enjeux.