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La justice française a refusé, ce mercredi, d’extrader l’ancien ministre de l’Industrie, Abdessalem Bouchouareb, condamné dans plusieurs affaires de corruption en Algérie.
Selon France 24, la cour d’appel d’Aix-en-Provence a justifié sa décision par les « conséquences graves» que l’extradition pourrait avoir sur l’état de santé de l’intéressé.
La cour a également jugé que cette extradition serait contraire à l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme ainsi qu’à l’article 5 de l’accord d’extradition signé entre l’Algérie et la France en 2019.
L’Algérie avait déposé six demandes d’extradition contre l’ancien ministre, reconnu coupable dans plusieurs affaires de corruption.
Avec cette décision, la cour a suivi les réquisitions du parquet formulées lors de l’audience du 5 mars dernier. Ce jour-là, le représentant du parquet, Raphaël Sanissi Dogondi, avait estimé que l’extradition de Bouchouareb, également détenteur de la nationalité française, pourrait nuire à son état de santé.
L’avocat du fugitif, Benjamin Bohbot, a notamment invoqué un reportage du magazine Jeune Afrique, critiquant les conditions carcérales en Algérie.
Cependant, l’avocate représentant l’Algérie, Sophie Bartex, a affirmé que les autorités algériennes avaient fourni toutes les garanties pour une prise en charge médicale appropriée de Bouchouareb. Elle a insisté sur le fait que « Bouchouareb a volé l’argent des Algériens et doit répondre de ses actes devant la justice ». Cette décision risque d’aggraver la crise diplomatique entre les deux pays.
Alors que Paris exerce une pression sur Alger pour accepter le retour de ses migrants en situation irrégulière, elle refuse en parallèle d’extrader un homme condamné pour corruption par la justice algérienne.