La viande importée sous la surveillance des autorités de contrôle

Les services de lutte contre la fraude et de surveillance des activités commerciales, en coordination avec les forces de sécurité, se concentrent actuellement sur les boucheries afin de contrôler les prix des viandes rouges importées, dont les prix ont été plafonnés par une loi détaillant les marges bénéficiaires pour les importateurs ainsi que pour les grossistes et détaillants. De plus, les services du commerce enquêtent et vérifient les informations reçues concernant certains bouchers qui commercialisent de la viande importée au prix plafonné comme étant de la viande locale, mais à des prix plus élevés.

Après que le gouvernement ait décidé d'importer des quantités importantes de viande rouge pour approvisionner les commerçants dans les différentes wilayas du pays et d'établir de nouveaux points de vente pour la viande durant tout le mois de Ramadan, il a également dû renforcer la surveillance pour garantir le bon déroulement de l'opération et empêcher toute manipulation des marges bénéficiaires fixées par les autorités, en organisant des sorties de contrôle conjointes avec les agents de surveillance et la police nationale.

Il semble que les services du ministère du commerce aient cette fois-ci bien géré le marché de la viande par rapport au Ramadan de l'année dernière. En effet, après avoir commencé à préparer à l'avance l'importation de quantités importantes de viande rouge provenant d'Espagne, de Roumanie et du Brésil, et à les distribuer aux commerçants et boucheries, le ministère a mis en place des points de vente exceptionnels pour la viande rouge et blanche, que ce soit dans les marchés de proximité (spécialement installés pour le mois de Ramadan) ou dans les grands centres commerciaux et nouveaux points de vente.

Afin de garantir la stabilité des prix de la viande rouge importée sur le marché local et d'empêcher toute forme de spéculation illégale, tout en assurant qu'elle parvienne aux citoyens à des prix raisonnables, des marges bénéficiaires maximales ont été fixées par le décret exécutif n° 24-133 du 9 avril 2024. Ces marges sont définies comme suit : à l'importation : 4% du prix de revient, à la distribution en gros : 5% du prix d'achat, et à la distribution au détail : 8% du prix d'achat.

Ces marges ont permis de fixer les prix sur le marché à des niveaux inférieurs à ceux des viandes rouges locales. Par exemple, la viande d'agneau importée de Roumanie est vendue à 1500 DZD le kilogramme, la viande de bœuf sous vide en provenance du Brésil à 1200 DZD le kilogramme, tandis que la viande de bœuf importée d'Espagne, bien que plus chère en raison de sa qualité, ne dépasse pas les 1850 DZD le kilogramme, avec des variations selon le type de viande, la région du bétail, et son poids avec ou sans os.

Les services de contrôle et la police nationale ont lancé depuis le début du mois de Ramadan, des campagnes de surveillance conjointes dans les commerces, en particulier les boucheries, pour vérifier qu'elles respectent les marges bénéficiaires fixées pour les viandes rouges importées.

Cette démarche fait suite à l'augmentation injustifiée des prix des viandes importées durant le mois de Ramadan, où certaines boucheries ont dépassé le plafond des 8 % de marge bénéficiaire légale.

Le ministre du commerce intérieur et de la régulation du marché national, Tayeb Zitouni, a déjà ordonné l'ouverture d'enquêtes approfondies sur cette augmentation, soulignant que le gouvernement prend des mesures strictes pour lutter contre la spéculation et le monopole sur le marché de la viande.

En outre, l'Office "Orfo" des viandes rouges travaille à l'élargissement des points de vente de viande importée dans diverses wilayas du pays pour garantir l'approvisionnement et la stabilité du marché.

Les statistiques montrent que l'Algérie a importé 12 356 tonnes en janvier, 18 165 tonnes en février et 20 050 tonnes en mars, en plus de l'arrivée d'un bateau contenant 95 conteneurs avec plus de 3 000 tonnes de viande rouge en provenance d'Amérique du Sud, destinées à 15 opérateurs économiques algériens, juste avant le début du mois de Ramadan.