
Le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, a menacé ce samedi de présenter sa démission si la France ne mettait pas en place un plan d’”escalade progressive“ contre l’Algérie en cas de refus de cette dernière d’accueillir une liste de migrants qui lui a été soumise.
Retailleau semble déterminé à pousser la relation avec l’Algérie vers une situation conflictuelle. Dans le dernier développement de ce dossier, il a mis sa démission sur la table.
Dans une interview accordée au journal Le Parisien, il a affirmé avoir remis une liste contenant les noms de 60 migrants algériens en situation irrégulière qu’il qualifie de « dangereux“.
“Si l'Algérie ne reprend pas ses ressortissants dangereux, nous engagerons une riposte graduée".
Il a également tenu des propos populistes en déclarant : “Je ne suis pas là pour une place mais pour remplir une mission, celle de protéger les Français”, a-t-il ajouté.
Cette menace démontre à quel point le président Emmanuel Macron semble en position de faiblesse face à son ministre. La déclaration de Retailleau est avant tout un moyen de mettre la pression sur Macron, qui, il y a une semaine, déclarait dans un entretien au journal Le Figaro préférer une approche de “dialogue ferme et respectueux “ avec l’Algérie.
Toujours dans son entretien avec Le Parisien, Retailleau a affirmé : "J'ai été longtemps le seul au gouvernement à prôner ce rapport de force. Ce vendredi, avec mon collègue des Affaires étrangères, nous avons transmis aux autorités algériennes une première liste d'Algériens qui représentent un danger et que nous voulons expulser".
D’après Le Figaro, un entretien entre Retailleau et Macron a eu lieu cette semaine, au cours duquel un accord a été trouvé pour adopter des mesures de rétorsion contre l’Algérie en cas de refus de coopération sur les expulsions.
Retailleau semble obsédé par l’Algérie, malgré les voix qui appellent à un changement de ton. Il a également été critiqué pour son insistance sur la question migratoire alors que l’Algérie est l’un des pays les plus coopératifs en matière d’expulsions, contrairement au Maroc, à la Tunisie, au Mali ou encore à la Russie. C’est d’ailleurs ce qu’a souligné Macron dans son entretien avec Le Figaro, précisant que l’Algérie avait délivré 3 000 laissez-passer consulaires l’an dernier, un chiffre nettement supérieur à celui des pays cités.