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Le hashtag de boycott des produits français a circulé sur la plateforme X (anciennement Twitter) en Algérie, en réponse à la crise que traversent les relations entre l’Algérie et la France, après l'arrestation de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal et l’expulsion d’influenceurs algériens.
Les utilisateurs ont partagé des photos et des publications appelant au boycott de "tout ce qui est français en Algérie", accompagnées d'une liste des produits importés de France, tels que des marques de vêtements, des produits alimentaires et des équipements électroniques ménagers populaires auprès des consommateurs algériens.
"Face à la guerre diplomatique déclarée par la France contre l'Algérie, pourquoi ne pas commencer une guerre pour boycotter les produits français, d'autant plus que le marché algérien est important pour la France " Écrit un des utilisateurs de la plateforme.
Ce qui est remarquable dans cette campagne est la participation de journalistes et de comptes influents, tandis que certains restent réservés quant à ces demandes, en observant que les produits pharmaceutiques et médicaux n'ont pas été inclus dans la liste des produits à boycotter.
Ce n'est pas la première fois qu'une telle campagne est lancée ; en 2021, une campagne similaire avait eu lieu après les déclarations provocatrices du président français Emmanuel Macron lors de sa rencontre avec un groupe de jeunes descendants d'immigrés et de pieds-noirs, où il avait accusé le système politique algérien de construire sa légitimité sur un "système de rente mémorielle".
Il reste incertain de savoir si ces campagnes ont un véritable impact sur le comportement des consommateurs et leurs habitudes d'achat, et si elles auront le même effet que la campagne ciblant certaines marques accusées de soutenir l'entité sioniste pendant la guerre en cours contre Gaza.
Des utilisateurs de la plateforme ont partagé un article du journal Le Figaro, qui affirmait que les entreprises françaises opérant en Algérie rencontrent des difficultés en raison de la crise diplomatique entre les deux pays. L'article mentionnait la diminution des importations de blé français au profit des céréales provenant de la région de la mer Noire (selon les estimations françaises, l'Algérie n'a importé que 31 000 tonnes de blé français contre une moyenne de 1,6 million de tonnes auparavant).
Le Figaro a également rapporté que l'usine de Renault à Oran est en pause, se demandant si la société, qui dominait le marché automobile algérien, poursuivra ses activités.
Dans ce contexte, France Internationale a indiqué, dans son rapport, que Renault attend toujours les autorisations nécessaires de la part des autorités algériennes pour reprendre sa production.
De son côté, le président de la Chambre de commerce algéro-française a déclaré que Renault avait investi massivement pour encourager ses sous-traitants à produire en Algérie, et qu'il était nécessaire d'obtenir les autorisations requises.
Malgré les tensions, la radio publique française a reconnu que les échanges commerciaux n'ont pas été gravement affectés. Selon un rapport des douanes bien que les exportations algériennes vers la France aient diminué de 12%, les achats français de gaz naturel liquéfié algérien ont augmenté, et les exportations françaises ont connu une croissance de 8 %.