"Nos relations avec l'Algérie sont trop grandes pour être gérées par des tweets"

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L'ancien Premier ministre français, Dominique De Villepin, a porté un nouveau coup à la gestion par le gouvernement français du dossier de la crise diplomatique avec l'Algérie.
Après avoir adopté une position honorable durant l'agression sioniste contre Gaza, ce qui lui a également valu d'être la victime d'une violente campagne menée par les mêmes médias qui déversent aujourd'hui leur venin sur l'Algérie, de Villepin a exprimé une position sage concernant le bras de fer entre Alger et Paris, critiquant sévèrement le niveau de certains politiciens français qui ont atteint le bas du mur.
Dans une interview vidéo avec le site "Mediapart", De Villepin a déclaré : « Aujourd’hui….C’est pas les médias, c’est pas les instituts de sondages, c’est pas les réseaux sociaux qui vont nous désigner celui qui devra gouverner la France en 2027. Ce n’est pas à coups de messages tweeters. Regardez quelque chose qui m’inflige tous les jours, c’est la façon dont les grandes affaires diplomatiques sont traitées aujourd’hui par les hommes politiques français par tweeter en quelques phrases. Il faut supprimer l’accord de 1968 ». Le directeur du site, Edwy Plenel, l'interrompant en précisant "avec l'Algérie...".
De Villepin a poursuivi : "Oui, quand on a une histoire comme celle que nous avons avec l'Algérie, est ce qu’on peut ramener une formule comme celle-là. Qu’est-ce que ça veut dire ? Il faut donner un coup à l’Algérie. C’est ça une diplomatie, c’est ça une politique vis-à-vis d’un pays avec lequel on est lié par la culture, par l’Histoire, par la géographie, par le peuple ?
Les déclarations de de Villepin à ce sujet sont les premières depuis l'éclatement de la crise diplomatique entre les deux pays, qui a été exacerbée par l'expulsion illégale d'un influenceur algérien résidant en France, "Doualemn", et les propos du président français Emmanuel Macron concernant l'écrivain algérien Boualem Sansal, qu'il a qualifiés de "non honorables pour l'Algérie".
La gestion de ce dossier diplomatique par la France a été l'une des raisons de la démission d'Emmanuel Bonne, conseiller diplomatique du président français, Emmanuel Macron. Ce dernier avait critiqué l'implication de tout le monde dans ce dossier diplomatique et n'avait pas apprécié les déclarations de Macron lors d'une réunion avec les ambassadeurs, qui ont provoqué l'Algérie et plusieurs pays africains. Selon le quotidien "L’Opinion", Bonne aurait déclaré : "Allons-nous entrer en guerre avec tout le monde ?"
Il convient de noter que, dans cette interview, de Villepin n'a pas fermé la porte à une éventuelle candidature aux élections présidentielles françaises de 2027.