La crise avec l'Algérie pèse sur le Palais de l'Élysée

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Les médias français, y compris le journal "L'Opinion", ont confirmé ce lundi la démission d'Emmanuel Bonne, conseiller diplomatique du président français Emmanuel Macron, en raison de la gestion de plusieurs dossiers diplomatiques sensibles. Le diplomate chevronné avait rejoint l'équipe de conseillers de Macron en 2019 et était devenu l'un de ses principaux conseillers grâce à sa longue expérience au ministère des Affaires étrangères. Il était l'homme qui chuchotait à l'oreille du président lors de la crise ukrainienne.
Cependant, selon ce que rapporte "L'Opinion", la situation a changé et "tout le monde se permet désormais de donner son avis sur les affaires diplomatiques". Le journal cite une déclaration de Gabriel Attal, ancien ministre et proche du président, sur la nécessité d'annuler l'accord de 1968 entre l'Algérie et la France, en réponse au refus de l'Algérie d'accueillir l'influenceur Boualem .
Cette déclaration a irrité Emmanuel Bonne, qui y a vu une tentative d'Attal de montrer ses muscles. De plus, le discours du président français devant les ambassadeurs, dans lequel il a critiqué l'Algérie, plusieurs pays africains, et l'homme d'affaires américain Elon Musk, proche du président élu Donald Trump, a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Emmanuel Bonne a été déçu par la manière dont Macron a parlé, se demandant : "faut-il déclarer la guerre à tout le monde ?"
La présidence française a tenté d'éteindre le feu en diffusant une déclaration via le journal "Le Monde", affirmant que "Emmanuel Bonne a la confiance du président et qu'il quittera son poste quand il le souhaitera", une manière de confirmer la démission sans l’officialiser. Selon les informations qui circulent, Macron tente actuellement de convaincre son conseiller de retirer sa démission.
Les relations entre l'Algérie et la France traversent une crise sans précédent, exacerbée par les déclarations du président français devant les ambassadeurs concernant l'arrestation de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, qu'il a jugée "déshonorante pour l'Algérie", donnant ainsi lieu à une violente campagne médiatique de la part de l'extrême droite.