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Le poste de Premier ministre n'est plus le « fusible » qui saute pour éviter une propagation de l’incendie, le poste du président Macron est celui qui se retrouve est désormais sous les projecteurs après la chute de son gouvernement et les appels de l'opposition à la démission du locataire de l'Élysée, à deux ans de la fin de son mandat officiel. Celui dont l’ascension en politique fut fulgurante est aujourd’hui en chute libre.
Comment Macron, qui a rassemblé autour de lui la droite, la gauche, le centre, les riches, les pauvres, les élites et les hommes de culture et d'art, est-il devenu ce président détesté par le peuple ? C'est évident par le refus de lui accorder une majorité parlementaire pour gouverner, la sanction de son parti à deux reprises lors des élections, et les difficultés que connait son gouvernement, victime d’une motion de censure et son incapacité de faire passer la loi de finances. La confiance envers Macron a chuté à seulement 26 %, et plus de 56 % des Français demandent son départ avant la fin de son mandat.
Selon 80 % des Français, leur vie était meilleure auparavant. En fin de compte, la France traverse une profonde crise politique et un problème de système, car bien que Macron ait une légitimité électorale, il ne possède pas de légitimité politique, n'ayant pas de majorité parlementaire, il est donc devenu un président "sans effet". Macron ou "Jupiter", comme l'appellent ses adversaires politiques, paye le fait de vivre dans une tour d'ivoire qui l'éloigne des réalités de la France et de l’étranger.
Le droitiste Philippe Devilliers a déclaré à propos de Macron : "Il a échoué, il n'a pas rendu la France plus grande, au contraire, il l'a diminuée. Emmanuel Macron sera abandonné par ses amis, par le peuple et par la communauté économique et financière ".
Macron n'a pas écouté les avertissements de ses diplomates, qui l'avaient prévenu à plusieurs reprises que sa politique étrangère ferait perdre à Paris son influence au Moyen-Orient et en Afrique. Mais il n'a écouté personne jusqu'à ce qu'il retire ses soldats du Mali, du Niger et du Burkina Faso, puis du Tchad, du Sénégal et de la Côte d'Ivoire, ce qui a dégradé les relations de son pays, comme le souligne "Le Point", avec l'Algérie et la Tunisie. La multiplication des critiques en France à l'égard de l'Algérie, en particulier de la part de la droite et de l'extrême droite qui dominent le quatrième gouvernement de Macron, formé en un an, n'a rien à voir avec ce que son ministre des Affaires étrangères, Jean-Noel Barrot, a tenté de faire passer concernant la liberté d'expression dans l'affaire Sansal, ni avec ce qu'il a appelé le respect de la feuille de route entre les deux pays.
L'Algérie a diversifié ses partenariats extérieurs, n'achète plus exclusivement du blé en France, et n'a plus besoin de ses pommes après avoir réussi à produire son propre produit. Cela qui a irrité le maire de Nice, Christian Estrosi, avec les agriculteurs français qui sont sortis manifester dans les rues, ainsi que le patronat français qui perd un marché lucratif et tente de trouver de nouveaux marchés.
En France, il y a 12 millions de Français qui représentent les anciens soldats français en Algérie, les pieds-noirs et les colons expulsés après la victoire du peuple algérien dans sa guerre de libération contre le colonialisme. Ce groupe représente un courant politique hostile, nourrissant une rancœur profonde envers l'Algérie, car elle a été la cause directe de la fin de l'empire colonial français en Afrique. Ainsi, l'attaque de la droite à l'égard de l'Algérie est due à cette raison, car ce courant n'a pas purgé son idéologie coloniale et cherche encore à la raviver, en utilisant de nouveaux "Harkis", comme ils l'ont fait pendant la révolution, pour imposer le fait accompli.