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La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a déclaré que "l'Europe soutiendra" la Syrie pendant la phase de transition, mais qu'elle "ne financera pas de nouvelles institutions islamiques".
Selon l'agence Reuters, Baerbock et son homologue français, Jean-Noël Barrot, ont souligné la nécessité d'une transition pacifique et inclusive du pouvoir en Syrie, lors de leur première visite officielle à Damas depuis la chute de Bachar al-Assad.
Baerbock a mentionné avoir fait valoir aux responsables syriens, y compris à al- Charaa, que "les droits des femmes sont un critère" pour mesurer les progrès en matière de droits de l'homme. Elle a également insisté sur le fait qu'il ne fallait pas créer de "gouvernement islamique" et que la levée des sanctions contre la Syrie dépendrait des avancées du processus politique. Elle a souligné l'importance d'impliquer toutes les communautés dans le processus de reconstruction.
La ministre allemande a également insisté sur la nécessité de garantir la sécurité des Kurdes, qui contrôlent de vastes territoires du nord-est de la Syrie. En outre, elle a appelé tous les pays voisins à "respecter l'intégrité territoriale et la souveraineté de la Syrie", précisant que "la sécurité des Kurdes est essentielle pour une Syrie en paix". Elle a ajouté que cela nécessitait l'arrêt des combats dans le nord (entre les factions kurdes et celles soutenues par la Turquie) et l'intégration des forces kurdes dans la structure sécuritaire syrienne.
De son côté, Jean-Noël Barrot a invité le nouveau gouvernement syrien à parvenir à une "solution politique" avec les Kurdes. Lors de sa rencontre avec des représentants de la société civile syrienne, il a souligné la nécessité de "trouver une solution politique avec les alliés de la France, à savoir les Kurdes, afin de les intégrer pleinement dans le processus politique actuellement en cours".
Le ministre français a également appelé à la destruction des armes chimiques syriennes, déclarant qu’"une Syrie souveraine et sécurisée ne laisse aucune place à la prolifération ou à l'utilisation d'armes de destruction massive, y compris les armes chimiques détenues par le régime de Bachar al-Assad". Il a confirmé que Paris proposerait des "expertises juridiques" françaises et européennes pour accompagner la rédaction d'une nouvelle constitution.
Les autorités syriennes ont suspendu l'application de la constitution actuelle, alors qu’ al-Charaa a déclaré précédemment que la rédaction d'une nouvelle constitution pourrait prendre "deux ou trois ans".