France : La droite déçue par les déclarations du président Tebboune

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L'affaire de Boualem Sansal, écrivain franco-algérien détenu en Algérie, constitue un nouveau point de tension entre les autorités algériennes et certains milieux médiatiques et politiques d'extrême droite en France. Alors que ces milieux espéraient une intervention permettant la libération de Sansal, les déclarations du président Abdelmadjid Tebboune devant le Parlement ont été perçues comme un "coup de massue". Tebboune a réaffirmé l’attachement de l’Algérie à sa souveraineté et son rejet de toute remise en question de ses frontières, un discours qui a fortement déçu ceux qui soutiennent ou instrumentalisent l’écrivain, notamment à travers des thématiques sensibles comme le Sahara occidental.
La presse française, en particulier celle affiliée à l’extrême droite, n’a retenu de ce discours que les passages liés à l’écrivain emprisonné et au Sahara occidental. Ces sujets ont monopolisé les titres et les analyses, donnant l'impression d'une ligne éditoriale coordonnée. Ce biais montre l’existence d’un "cartel médiatique" où les points de vue divergents de cette narration ne trouvent aucun écho.
Il semble que la presse n'ait pas anticipé que le président Tebboune aborderait l’affaire de l’écrivain détenu depuis un mois et demi, Boualem Sansal, avec une telle fermeté. L’écrivain, actuellement hospitalisé dans l’aile médicale réservée aux détenus à l’hôpital Mustapha Pacha à Alger, a été qualifié d'avoir commis un acte bien plus grave envers le peuple auquel il appartient ou appartenait, en remettant en question les frontières de son pays et en attribuant certaines parties de son territoire à un voisin de l’Ouest, lui-même incapable de récupérer deux villes encore sous souveraineté espagnole.
La presse française qui s'est emparée de l'affaire Sansal tente de dépeindre les déclarations du président Tebboune comme agressives, en utilisant des termes biaisés et des analyses imprégnées d’ambiguïtés. Elle mobilise ainsi les mécanismes propres aux médias occidentaux, souvent marqués par une sélectivité et une double éthique, pour influencer et manipuler l'opinion publique. Ce procédé contribue à former une image mentale orientée et conforme à une narration occidentale, tout en écartant les nuances ou perspectives alternatives.
Le président Tebboune a qualifié Boualem Sansal en des termes qui, dans le langage courant algérien, résonnent comme un mélange de satire, de mépris et de sérieux. Il a déclaré : "Tu m’envoies un escroc qui ne connaît pas son père, et tu viens me dire qu’une partie de l’Algérie appartient à un autre pays". Cette remarque, qui n’est pas passée inaperçue, a été reprise et analysée par des médias français tels que Le Point et Le Figaro, connus pour leurs orientations éditoriales et leurs penchants idéologiques.
Ces journaux ont abordé cette déclaration en adoptant une perspective quasi identique, se focalisant uniquement sur les aspects qui servent leurs thèses. Ils ont particulièrement souligné l’accusation de Tebboune selon laquelle Paris serait derrière l’idée d’autonomie proposée par le Maroc concernant la République sahraouie. Toutefois, ils ont délibérément ignoré d’autres volets du discours, notamment la question mémorielle, pourtant cruciale pour les Français et prioritaire selon les principes de hiérarchisation de l’information et les valeurs journalistiques.