Le président de l'Organisation nationale des transporteurs algériens, Houcine Bouraba, a révélé que la récente réunion entre le ministre des Transports, les partenaires sociaux et les représentants des professionnels du secteur a permis de clarifier la vision concernant la situation du transport et des transporteurs privés. Il a souligné que le traitement des déséquilibres dans ce domaine nécessite une étude approfondie des conditions d'exercice de l'activité, loin de toute accusation.
Dans une interview avec El Khabar, Bouraba a expliqué que cette rencontre, tenue la semaine dernière, a permis de soulever de nombreuses préoccupations professionnelles, notamment celles liées au transport de personnes par bus, ainsi que les obstacles entravant le développement d'une activité qui prend en charge plus de 13 millions de citoyens quotidiennement.
Il a indiqué que le principal problème des transporteurs privés réside dans les tarifs actuels, qui n'ont pas été sérieusement révisés depuis 2013, malgré une augmentation de 104 % du prix du gasoil entre 2016 et 2020. Il a ajouté que tous les problèmes du secteur étaient prévisibles depuis plusieurs années.
Il a également évoqué une anomalie dans l'adoption des tarifs, rejetée par son organisation à l'époque, lorsqu'une augmentation basée sur un pourcentage de 10 % avait été proposée. Selon lui, une augmentation de 10 % d'un tarif de 20 DA correspond à 2 DA, ce qui pose problème, car il est rare de trouver des pièces de 1 ou 2 DA aujourd'hui. Cela a entraîné des conflits avec les autorités et des pertes importantes pour les professionnels du secteur.
Un autre point soulevé lors de la réunion, à savoir, l'état de dégradation du parc de transport, composé de 80.000 bus, dont la majorité a plus de 20 ans. Bouraba a également mis en garde contre le coût élevé des pièces détachées, qui ont connu une augmentation de 400 % ces dernières années. Il a plaidé pour des prêts et des financements afin de renouveler le parc, ainsi que pour des mesures facilitant l'acquisition de pièces détachées.
Il a proposé une exonération fiscale pour les investisseurs dans le secteur des transports, similaire aux soutiens accordés à d'autres secteurs, tels que l'agriculture.
Bouraba a également proposé de limiter la vitesse à 90 km/h pour les trajets inter-wilayas, comme c'est le cas pour la Société nationale des transports inter-wilayas et l'institution militaire, afin de réduire les accidents de la route. Cette idée a été bien accueillie par le ministre des Transports.
Il a dénoncé l'absence de plans de transport urbain dans plusieurs wilayas, y compris la capitale, soulignant que cette responsabilité incombe aux walis de la République.
Le ministre des Transports, Saïd Sayoud, a ordonné la création d'une commission chargée d'étudier ces préoccupations et de proposer des solutions prioritaires pour répondre aux besoins du secteur.