Un récent rapport du site spécialisé américain "Horizon Engage", une plateforme de conseil basée à New York, spécialisée dans les perspectives des marchés émergents, met en lumière la transformation ambitieuse du pays vers l’adoption de l’énergie renouvelable, la qualifiant de moment clé pour le secteur énergétique. Le rapport souligne également l’intérêt renouvelé de l'Algérie pour l'énergie solaire et les solutions énergétiques vertes à partir de 2025 et au-delà, considérant l'Algérie comme un géant dans ce domaine en raison de ses capacités disponibles.
L'Algérie est qualifiée de "géant" en raison de son potentiel en énergie renouvelable, et elle est bien placée pour exploiter ses ressources solaires, grâce à des projets novateurs qui devraient multiplier par trois la production d'électricité propre dans le pays, atteignant 3000 mégawatts d'ici 2025. "Horizon Engage" est une plateforme spécialisée dans l’analyse géopolitique et les services de conseil pour les entreprises et les investisseurs, les aidant à comprendre les environnements politiques et économiques des marchés émergents et à prendre des décisions éclairées. Elle combine les technologies modernes et l'expertise géopolitique pour fournir des informations pratiques sur le fonctionnement de ces environnements.
Grâce aux investissements réalisés et à ceux en cours dans le secteur des énergies renouvelables, l'Algérie vise une production d'environ 4 gigawatts début 2025, selon les estimations de la Direction des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique. Le pays a élaboré une stratégie de transition énergétique des énergies fossiles vers les énergies nouvelles et renouvelables, avec pour objectif de produire 15 gigawatts d'ici 2035 grâce aux installations d'énergie renouvelable. Il est à noter que la capacité de production d'énergie renouvelable en Algérie dépasse les 600 mégawatts.
La politique énergétique de l'Algérie, selon l'approche du ministère de l'Énergie et des Mines, repose sur la diversification des sources d'énergie utilisées, l'amélioration de leur efficacité, ainsi que la rationalisation et la préservation des ressources. L'objectif est d'atteindre au moins 30 % d'énergies renouvelables dans le mix énergétique d'ici 2035, dans le cadre de la mise en œuvre du programme national des énergies renouvelables, qui vise une capacité de 15 000 mégawatts.
La première phase de ce programme a été lancée par la signature de contrats avec des entreprises nationales et étrangères gagnantes de l'appel d'offres national et international, pour une capacité de 3 000 mégawatts d'énergie solaire et photovoltaïque, répartis sur 20 sites dans 13 wilayas, avec des capacités variant entre 50 et 350 mégawatts pour chaque projet. De nombreux projets ont déjà été lancés.
Le secteur de l'énergie en Algérie accorde une grande importance au développement de la technologie de l'hydrogène propre, compte tenu des atouts du pays pour jouer un rôle de leader dans ce domaine stratégique. À cet effet, un plan d'action global a été mis en place, commençant par l'élaboration d'un cadre réglementaire, normatif et institutionnel approprié, le développement du capital humain, ainsi que la mise en place de mesures incitatives et de coopération internationale pour le transfert de technologies.
Des projets pilotes ont été lancés pour maîtriser la chaîne de valeur de la production d'hydrogène, parmi lesquels un projet semi-industriel d'une capacité de 50 mégawatts pour convertir l'hydrogène produit en ammoniac ou en méthanol, dans des unités de production situées dans la région d'Arzew. L'Algérie collabore également dans le cadre d'un partenariat européen avec l'Allemagne, l'Autriche et l'Italie pour réaliser le projet de création du corridor sud de l'hydrogène, un projet ambitieux qui nécessite la participation de grandes entreprises européennes avec Sonatrach pour établir une connexion entre les deux continents, soutenant ainsi la sécurité énergétique de la région.
L'Algérie se concentre également sur la mise en œuvre de projets solaires à grande échelle, notamment la centrale solaire de M'Ghir, qui a commencé en mars 2025 en partenariat avec la Chine. La centrale électrique d’El M'Ghair sera composée d'environ 350 000 panneaux solaires, qui seront installés sur une superficie de 4 kilomètres carrés sur une période de 14 mois, contribuant ainsi à fournir 200 mégawatts au réseau.
Ce projet constitue la première étape d'une série de 20 centrales solaires qui devraient être mises en service au cours des deux prochaines années. Lorsque ces centrales fonctionneront à pleine capacité, elles produiront un total de 3 gigawatts (3000 mégawatts) d'électricité propre, ce qui multipliera par sept la production d'énergie renouvelable de l'Algérie. La plateforme américaine a qualifié cette première étape de "moment charnière" pour la production d'énergie solaire en Algérie, en particulier pour un pays qui, depuis des décennies, a été lié à l'exportation de pétrole et de gaz.
Le rapport de la plateforme indique que l'utilisation d'une partie de ces ressources pourrait permettre à l'Algérie de répondre à ses besoins énergétiques locaux et de produire un excédent d'électricité pour l'exportation, notamment vers l'Europe. Le rapport souligne également qu'il est essentiel que l'Algérie évite de perdre encore des années avant de tirer pleinement parti de ses ressources en énergies renouvelables.
La société nationale Sonatrach s'est engagée dans la stratégie nationale visant à développer les énergies renouvelables, un engagement particulièrement renforcé au cours des deux dernières années, à travers de nombreux accords signés, en phase avec l'approche mondiale de la transition énergétique réussie et sécurisée. Ce soutien au développement des énergies renouvelables s'inscrit dans l'effort national, avec Sonatrach et ses filiales contribuant à la mise en œuvre du programme national des énergies renouvelables et au développement des énergies propres au sein de ses installations énergétiques. Cela inclut également la recherche de solutions énergétiques renouvelables comme un autre défi pour l'Algérie afin de maximiser l'utilisation du gaz destiné à la consommation intérieure, au détriment des exportations, et ainsi réduire l'empreinte carbone.
Sonatrach a incarné cette orientation à travers des projets exemplaires, comme son expérience dans le champ de Bir Rebaa, où elle a réussi à alimenter une usine entière avec de l'énergie solaire. Cela a été réalisé dans le cadre de l'inauguration, en novembre 2022, de Sonatrach en partenariat avec l'italien "Eni", d'un laboratoire spécialisé en énergie solaire "Solar Lab" à Bir Rebaa, dans le bassin de Berkine, ainsi que d'une centrale solaire photovoltaïque de 10 mégawatts. En outre, Sonatrach a mis en place une station de production d'électricité hybride combinant énergie solaire et gaz à Hassi R'Mel, dont la capacité génératrice est estimée à 150 mégawatts, faisant d'elle la première du genre au monde. Elle est située à 25 kilomètres au nord de Hassi R'Mel, dans la région de Tilghemt. La centrale comprend une turbine à gaz de 130 mégawatts et un champ solaire utilisant des concentrateurs solaires à chaleur de 30 mégawatts, avec une production solaire excédant 5 % de la production totale d'électricité.
Le groupe Sonatrach a marqué sa présence dans le domaine du développement des énergies renouvelables à travers une série d'accords, de conventions-cadres et de protocoles avec des groupes et entreprises internationales. Ainsi, le 29 avril 2024, Sonatrach a signé, à Alger, un protocole d'accord avec la société américaine Hecate Global Renewables Energy (HGRE) en vue de réaliser une étude de faisabilité concernant la mise en œuvre d'un projet de production d'énergie renouvelable en Algérie.
L'Algérie a également défini une feuille de route pour développer l'alternative verte, principalement sous forme d'hydrogène vert, avec pour objectif d'atteindre une production conséquente au cours de la prochaine décennie. Cette stratégie vise à satisfaire une consommation locale de 300 000 tonnes et à exporter plus de 1,2 million de tonnes vers les marchés extérieurs, notamment européens.
Le plan de développement de l'hydrogène vert, qui s'étend de 2030 à 2040, a pour principaux objectifs de positionner l'Algérie comme un acteur clé dans la production et l'exportation d'hydrogène vert, en particulier vers le marché européen. L'Algérie s'attèle également à la mise en place d'une stratégie qui inclut la formation d'une main-d'œuvre spécialisée, constituant ainsi les bases pour former les futurs acteurs clés de l'industrie de l'hydrogène.
Il est à noter qu'une étude comparative réalisée par la société italienne spécialisée "Snam" sur le coût de production et de transport de l'hydrogène vert dans diverses régions d'ici 2040 a mis en évidence les avantages concurrentiels significatifs de l'Algérie en termes de coûts et de prix. L'étude a estimé que le coût de l'hydrogène livré par l'Algérie à un pays européen, tel que l'Allemagne, serait d'environ 0,98 dollar par kilogramme.
Selon l'étude comparative, le coût de l'approvisionnement en hydrogène à partir de l'Algérie est compétitif, avec un coût estimé à 0,98 dollar par kilogramme pour l'Algérie, contre 3,25 dollars pour l'Arabie Saoudite, 1,71 dollar pour la Russie et 1,01 dollar pour l'Espagne.
L'Algérie cherche à développer la production et l'exportation d'hydrogène vert et à se transformer à court terme en un pôle énergétique important, en mettant en œuvre des projets garantissant la production et l'exportation, dans une première phase, de 30 à 40 térawattheures sous forme d'hydrogène vert gazeux et liquide, principalement destiné au marché européen, tout en envisageant la production de 10 térawattheures d'hydrogène bleu destiné au marché local.
Selon l'étude comparative, le coût de production en Algérie pour l'hydrogène vert est de 0,76 dollar par kilogramme, tandis que le coût du transport est de 0,22 dollar par kilogramme, ce qui porte le coût total à environ 0,89 dollar par kilogramme, ce qui confère à l'Algérie un avantage concurrentiel dans ce domaine.
L'Algérie, à l'instar des autres pays du monde, se trouve devant l'inéluctabilité de la transition vers les énergies renouvelables, notamment l'énergie solaire. En effet, l'Algérie possède un désert qui couvre plus de 200 millions d'hectares, suivi par l'énergie éolienne. En ce qui concerne le potentiel solaire, la moyenne d'ensoleillement au niveau national est de 3 000 heures par an, ce qui représente l'un des taux d'irradiation solaire les plus élevés au monde.
Dans le désert saharien algérien, qui représente 80 % de la superficie totale de l'Algérie, l'ensoleillement peut atteindre jusqu'à 3 900 heures par an, constituant une source d'énergie importante. L'irradiation solaire reçue peut dépasser 2 500 kilowattheures par mètre carré par an.
Le Conseil mondial de l'énergie éolienne a confirmé que l'Algérie fait partie des pays disposant d'un potentiel considérable en matière d'énergie éolienne. Selon les estimations de la Société financière internationale du Groupe de la Banque mondiale, dans son rapport "Perspectives énergétiques de l'Afrique 2019", l'Algérie possède le plus grand potentiel éolien d'Afrique, avec environ 7 700 gigawatts. Ce rapport a été réalisé en collaboration avec le Conseil mondial de l'énergie éolienne (Global Wind Energy Council). L'Algérie a également mis en place une station éolienne à "Kabertène" d'une capacité de 10,2 mégawatts en juin 2014 à Adrar, dont l'énergie produite est injectée dans le réseau.
L'Algérie possède les plus grands champs solaires au monde, avec une durée d'ensoleillement allant de 2 000 à 3 000 heures par an sur tout le territoire algérien, pouvant atteindre jusqu'à 3 900 heures, notamment dans les hautes terres et le désert. L'Algérie vise à produire environ 22 000 mégawatts d'électricité à partir de sources d'énergie renouvelables dans les prochaines années.