38serv
Dans cette interview exclusive avec "El Khabar", le président-directeur général de Fiat Algérie, Raoui Beji, a ouvert son cœur et a partagé des chiffres importants concernant les activités de l'usine Fiat en Algérie. Lors d’une rencontre qui s'est tenue au sein du stand de Fiat Algérie lors du Salon de la production nationale, Beji a abordé plusieurs objectifs fixés par la société pour l'année prochaine, ainsi que les nouveaux modèles qui seront lancés sur le marché local en 2025.
Quelle est le bilan de la première année d'activité de Fiat Algérie ?
Pour moi, parler de bilan signifie aborder les chiffres, car ce sont les plus fiables. Nous avons célébré il y a quelques jours le premier anniversaire de l'usine "Fiat" située à Oued Tlilet, dans la wilaya d'Oran. Nous avons atteint une production de 18.000 véhicules avec un taux d'intégration locale supérieur à 10 %. Cela est dû à nos partenaires algériens ainsi qu'à plus de 1.600 collaborateurs formés au sein de l'usine. Nous sommes très satisfaits de ce bilan et nous nous efforçons chaque jour de contribuer à la filière de l'industrie mécanique nationale en coordination avec les opérateurs locaux, en plus de la formation des travailleurs sur place. Nous cherchons à augmenter le rythme de production pour atteindre une capacité de production de plus de 7.000 véhicules par mois, car nous avons toutes les ressources nécessaires pour y parvenir.
Quels sont les objectifs pour 2025 ?
Pour l'année 2025, l'usine "Fiat" Algérie travaille sur plusieurs fronts et axes. En ce qui concerne la production, nous fabriquons actuellement la Fiat 500 et le véhicule utilitaire Doblo. Nous présentons, pour la première fois, la version touristique de la voiture "Doblo" lors de cette exposition, que nous avons eu l'honneur de présenter au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à l'occasion de l'ouverture du Salon de la production nationale. Il s'agit d'un modèle très attendu par les consommateurs algériens. Il est prévu d'augmenter le rythme de production pour commencer à fabriquer cette version de la voiture dès janvier prochain.
En termes de quantité, nous travaillons l'année prochaine pour augmenter la capacité de production de l'usine à 60.000 unités, un rythme qui sera encore augmenté l'année suivante pour atteindre 90.000 voitures produites par l'usine Fiat d'Oran. Cela se fait parallèlement au développement continu de la sous-traitance locale avec nos partenaires, dans le but d'atteindre un taux de 20 % dans ce domaine. En ce qui concerne l'emploi, nous comptons actuellement 1.650 travailleurs formés et qualifiés. Notre objectif est de continuer à offrir les meilleures compétences possibles pour améliorer l'efficacité des travailleurs, notamment en travaillant sur les aspects liés à la soudure et à la peinture, tout en continuant à former les employés dans ces domaines afin de les accomplir localement de la meilleure manière possible. Ainsi, nous continuons de parier sur la formation et le transfert de technologie.
Vous avez mentionné la voiture "Fiat Doblo" touristique, très attendue par les citoyens. Allez-vous la proposer avec un moteur diesel, comme pour la version utilitaire, ou avec un moteur essence ?
Étant donné qu'il s'agit d'une voiture particulière produite localement, elle sera équipée d'un moteur fonctionnant à l'essence. Par la suite, il sera possible d'ajouter un kit de gaz de pétrole liquéfié (GPL) ou ce que l'on appelle le "Sirghaz". À cet égard, nous avons signé un accord avec la société "Ghazal", spécialisée dans ce domaine, pour faciliter l'installation de ce type de carburant dans ce véhicule, ce qui est en accord avec les orientations adoptées par les autorités publiques.
Quelle lecture faites-vous de l'état de l'économie algérienne et de l'industrie mécanique en particulier ?
Nous considérons que la situation économique et l'industrie automobile en Algérie sont positives. En seulement une année, nous avons réussi à atteindre un taux d'intégration locale supérieur à 10 %. Cela est dû à des investisseurs sérieux et motivés qui accompagnent ce projet industriel. De plus, nous bénéficions d'un excellent accompagnement de la part des autorités publiques, qui ne ménagent aucun effort pour nous aider à établir ce système et à créer un tissu industriel où l'intégration locale est au cœur de notre action, dans le but d'atteindre plusieurs objectifs, dont la création d'emplois et la génération de richesse pour l'économie algérienne dans son ensemble.
L'usine Fiat d'Oran envisage-t-elle un autre projet d'expansion à l'avenir ?
Comme je l'ai mentionné précédemment, nous travaillons pour l'année prochaine sur le dossier des activités de soudure et de peinture, et nous progressons bien, ayant atteint 40 % des travaux grâce à l'installation des infrastructures et des équipements. Notre priorité est de réussir cette phase très importante, qui fait partie de notre feuille de route pour l'investissement en Algérie, et de contribuer à créer ce tissu intégré pour une véritable industrie mécanique algérienne, capable de transférer l'expertise et la technologie aux opérateurs locaux.
L'usine d'Oran introduira-t-elle de nouveaux modèles en 2025 ?
Comme je l'ai dit, nous commencerons la production de la version touristique du "Doblò" (Fiat Vitri) fin janvier prochain, et nous lancerons un quatrième modèle à la fin de l'année 2025. Ce modèle sera proposé dans la gamme destinée à la commercialisation sur le marché local, avec un taux d'intégration locale de 20 % dès son lancement. Ce qui confirme le rôle clé de la sous-traitance locale dans l'activité de l'industrie mécanique.