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Au cours des derniers mois, les relations algéro-russes ont traversé des périodes de tension, observées par de nombreux analystes. Selon ces derniers, la raison de ce froid réside dans la présence militaire russe dans la région du Sahel, qui a pris une dimension militaire, menaçant la sécurité nationale de l'Algérie et ses intérêts stratégiques dans la région. L’un des aspects les plus remarqués a été les opérations militaires menées par l’armée malienne, soutenue par des combattants du bataillon africain russe (ancien groupe Wagner), sur la ville de Tinzaouaten, située à la frontière entre l’Algérie et le Mali, causant de nombreuses victimes civiles maliennes. La manière dont la Russie aborde la question libyenne a également suscité de nombreuses interrogations, d’autant plus que la communauté internationale, représentée par les Nations Unies, qui reconnaît le gouvernement d'unité nationale libyen à Tripoli, plaide en faveur de la tenue d’élections générales auxquelles tous les Libyens participeraient sans exclusion, y compris les autorités opposées à Tripoli, basées à Benghazi et dirigées par le général Khalifa Haftar, soutenu par Moscou. Malgré les appels de l’Algérie aux parties libyennes pour dialoguer et trouver une solution pour sortir de la crise qui dure depuis 2012, et pour que les grandes puissances cessent d’interférer dans les affaires libyennes, la situation est restée bloquée. Au lieu de progresser vers la construction d’une nouvelle Libye stable, on a observé une consolidation du statu quo et une persistance de l’instabilité et de l’immobilisme dans le processus politique. Les situations au Sahel, en particulier en Libye et au Mali, ont été des sujets majeurs des discussions entre le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, et son homologue russe, Sergey Lavrov, à l’ONU, lors de l'Assemblée générale annuelle en septembre. Elles ont également été abordées lors de la Conférence de partenariat russo-africaine qui s’est tenue à Sotchi, en Russie, les 9 et 10 novembre. Dans le cadre de sa mission officielle à New York, mandaté par le président Abdelmadjid Tebboune pour participer à la session de haut niveau du Conseil de sécurité sur la question palestinienne, Attaf a tenu des pourparlers bilatéraux avec Lavrov au siège de l’ONU. Les discussions ont porté sur la coopération et le partenariat entre les deux pays, ainsi que sur les moyens de renforcer la coordination au sein du Conseil de sécurité, notamment sur des questions d’intérêt commun, dont la question palestinienne et la situation dans le Sahel. À cet égard, le ministère russe des Affaires étrangères a publié un communiqué précisant que lors de la rencontre, les deux ministres ont discuté des priorités visant à renforcer les relations entre la Russie et l’Algérie dans le cadre d’un partenariat stratégique approfondi. Les deux parties ont exprimé leur satisfaction quant au niveau élevé du dialogue politique et de la coordination dans différents cadres multilatéraux, y compris au sein du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale des Nations Unies. Le communiqué a également souligné que les ministres ont échangé des points de vue de manière franche sur des questions importantes inscrites à l’ordre du jour mondial et régional, en mettant l’accent sur l’escalade sans précédent du conflit israélo-arabe et la situation dans la région du Sahel et du Sahara. Ils ont souligné l’importance de résoudre les conflits « exclusivement par des moyens politiques et diplomatiques, sur la base des principes de légitimité internationale reconnus ».