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L'attaque israélienne, qui a ciblé les infrastructures militaires et scientifiques syriennes en un temps record, reflète une escalade significative dans la stratégie de l’occupation envers la Syrie. Cette escalade semble répondre à plusieurs objectifs : affaiblir la capacité militaire syrienne, notamment après la chute du régime de Bachar al-Assad, envoyer des messages clairs à des acteurs régionaux comme Abu Mohammad al-Joulani, chef de Hayat Tahrir al-Cham, et régler de vieux comptes historiques avec la Syrie.
Avec plus de 300 frappes aériennes en 48 heures, Israël a détruit des sites clés, notamment des aéroports, des systèmes de défense aérienne, des bases aériennes, des entrepôts d’armement, des installations de recherche scientifique à Damas, et même des navires militaires au port de Lattaquié. Cette opération, décrite comme la plus vaste attaque aérienne dans l’histoire de l’État occupé, dépasse en intensité les campagnes militaires des guerres israélo-arabes de 1967 et 1973, selon certains observateurs.
Le régime israélien a justifié ces opérations sans précédent par la destruction des "armes stratégiques syriennes susceptibles de constituer une menace". Il affirme également viser les armes du précédent régime syrien, bien que la réalité soit tout autre : les armes détruites par l’occupation appartiennent à l’État syrien et, par extension, au peuple syrien, destinées à protéger ses frontières et sa souveraineté constamment violées.
Il semble que le régime israélien ait saisi l’opportunité pour démanteler une armée vieille de près de 80 ans, autrefois l’un des piliers des forces armées arabes ayant participé aux guerres contre Israël. Ce démantèlement apparaît non seulement comme une manière de régler des comptes historiques avec la Syrie, mais aussi comme un moyen de laisser le pays vulnérable, sans défense et incapable de protéger sa souveraineté et ses intérêts.
En réduisant la Syrie à un État militairement affaibli, Israël et d’autres puissances internationales cherchent à la rendre dépendante et soumise à des agendas imposés de l’extérieur, rendant difficile toute prise de décision souveraine. Les capacités militaires syriennes, déjà endommagées par une décennie de guerre civile, sont désormais presque inexistantes, ce qui éloigne encore davantage la possibilité pour la Syrie de récupérer ses terres occupées ou de riposter à de futurs actes d’agression.
Ainsi, cette stratégie vise à maintenir la Syrie dans un état de fragmentation et de dépendance, limitant sa capacité à se reconstruire ou à aspirer à une unité territoriale complète.
La récente opération militaire menée par l'occupation israélienne en Syrie a envoyé un message clair, à savoir qu’Israël, avec le soutien des États-Unis et des puissances occidentales, ne fait pas confiance au nouveau dirigeant de la Syrie, l’émir de "Jabhat al-Nosra", classé comme organisation terroriste par Washington. Ces acteurs cherchent à empêcher que l'arsenal militaire syrien, autrefois sous le contrôle de l'armée nationale, tombe entre ses mains.
Cette opération ne s'est pas limitée à la destruction des infrastructures militaires syriennes, mais a également visé les scientifiques syriens et leurs centres de recherche. L'assassinat du Dr Hamdi Ismaïl Nada, un éminent spécialiste en chimie organique, retrouvé mort dans des circonstances mystérieuses à son domicile à Damas, indique l'existence d'un plan visant l'élimination systématique des esprits brillants syriens.
Cela laisse présager l’existence d’un plan visant l’élimination systématique de tous les scientifiques capables de contribuer à la reconstruction de la Syrie ou dont les travaux pourraient représenter une menace pour l’entité sioniste. Il est probable que le Dr Hamdi Ismaïl Nada soit le premier sur une liste d’assassinats qui fera de la Syrie une scène de meurtres ciblés, comme ce fut le cas pour l’Irak après la chute de Saddam Hussein. À l’époque, plus de 350 scientifiques nucléaires et 80 officiers militaires de haut rang avaient été éliminés.
Le prétexte avancé pour ces assassinats était que ces scientifiques et techniciens représentaient une menace bien plus grande que les armes elles-mêmes, car ils étaient les concepteurs et les développeurs de ces dernières. Ce même argument est susceptible d’être utilisé aujourd’hui en Syrie, ouvrant la voie à une vague d’assassinats massifs visant les scientifiques syriens.
Ce que vit la Syrie aujourd’hui ressemble à une réplique presque identique du scénario irakien. Cette situation place les nouveaux dirigeants, à savoir Al-Joulani et son entourage, face à des jours extrêmement difficiles et des défis colossaux.
L’intervention massive et flagrante de l’entité sioniste en Syrie, sous le regard passif du monde et avec la complicité de certains alliés, complique davantage leur tâche.
La marge de manœuvre d’Al-Joulani et de ses partisans est très limité. Ils ne disposent ni des moyens ni de la capacité pour manœuvrer efficacement au sein d’un paysage syrien saturé de tensions internes et externes.
Leur marge de manœuvre est d’autant plus restreinte, rien qu’il n’existe des agendas ayant été définis en concertation avec les alliés qui ont contribué à la chute du régime d’Al-Assad.