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Le Sénégal semble se diriger vers l'annulation de tout accord avec la France impliquant la présence de bases militaires françaises sur son territoire, le président, Bassirou Diomaye Faye, déclarant jeudi que cela était "incompatible avec la souveraineté nationale".
Faye, récemment élu, a affirmé dans des déclarations officielles relayées par les médias que "la souveraineté est incompatible avec la présence de bases militaires étrangères". Suivant l'exemple du Mali, du Niger, du Burkina Faso et du Tchad, le Sénégal envisage également de sortir de la tutelle militaire française. Le président du pays a appelé à établir "un partenariat sans présence militaire française".
À ce sujet, Faye, dont l'élection en début d'année a représenté une victoire surprise pour l'opposition, a souligné que le Sénégal entretient des relations avec des pays comme la Chine, la Turquie et les États-Unis sans avoir besoin de bases militaires.
Avec de telles déclarations, Dakar rejoint les capitales sahéliennes comme Bamako, Niamey, Ouagadougou et N'Djamena, qui ont récemment mis fin à la présence militaire française sur leur sol, à travers des décisions successives, après une série de protestations populaires et même d'agressions contre les soldats français lors de leurs déplacements ces dernières années.
La dernière en date de ces décisions a été annoncée jeudi par le ministre des Affaires étrangères tchadien, Abderahman Koulamallah, qui a déclaré que son pays rompait les accords de coopération sécuritaire et de défense avec la France, quelques heures après la visite de son homologue français, Jean-Noël Barrot, à N'Djamena.
Dans un communiqué publié sur la page Facebook de son ministère, Koulamallah a indiqué que "le gouvernement de la République du Tchad informe l'opinion publique nationale et internationale de sa décision d'annuler l'accord de coopération en matière de défense signé avec la République française."
Environ 1 000 soldats français sont stationnés au Tchad, gouverné depuis 2021 par le général Mahamat Idriss Déby. Le pays est l'un des alliés traditionnels de la France en Afrique.
Avant le Tchad, les autorités nigériennes issues du coup d'État ayant renversé le président Mohamed Bazoum ont également mis fin à une décennie de présence militaire française, qui était justifiée par la lutte contre le terrorisme.
Au Mali, ce mouvement avait commencé il y a quelques années, lorsque les autorités de transition, issues d'un coup d'État contre l'ancien président Ibrahim Boubacar Keïta, ont mis fin à tous les accords militaires avec Paris, en réponse à la volonté populaire et aux nouvelles orientations des dirigeants.
Les autorités de transition militaires de Bamako ont remplacé la présence militaire française par celle des forces russes "Wagner" et par une coopération sécuritaire avec la Turquie.
Avec l'annulation de la coopération militaire par Dakar, la France perdrait son influence militaire presque partout en Afrique, marquant ainsi le début d'une ère de reprise de souveraineté pour les peuples de ces pays, qui appelle également à la nationalisation des systèmes financiers et bancaires.