Le ministre des Affaires étrangères tchadien, Abderaman Koullamallah, a annoncé ce vendredi que son pays a annulé les accords de coopération en matière de sécurité et de défense avec la France, quelques heures après la visite de son homologue français, Jean-Noël Barrot, à N'Djamena, selon un communiqué publié par son ministère sur sa page Facebook.
Le communiqué indique que « le gouvernement du Tchad informe l'opinion publique nationale et internationale de sa décision de mettre fin à l'accord de coopération en matière de défense signé avec la République française, et modifié le 5 septembre 2019, qui visait à renforcer la coopération dans les affaires de défense entre les deux pays ».
Le texte précise que « cette décision, prise après une étude approfondie, représente un tournant historique. En effet, après 66 ans depuis la proclamation de la République du Tchad, il est temps pour le Tchad d'affirmer pleinement sa souveraineté et de redéfinir ses partenariats stratégiques en fonction des priorités nationales ».
Le communiqué souligne également que « le Tchad s'engage, conformément aux dispositions de l'accord, à respecter les conditions prévues pour sa résiliation, y compris le délai de préavis, et à collaborer avec les autorités françaises pour assurer une transition harmonieuse ». Le gouvernement tchadien a affirmé que « cette décision ne remet en aucun cas en question les relations historiques et les liens d'amitié entre les deux pays, et reste déterminé à maintenir des relations constructives avec la France dans d'autres domaines d'intérêt commun, au bénéfice des deux peuples ».
Le président tchadien, Mahamat Idriss Déby Itno, a appelé hier jeudi, lors de sa rencontre avec le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, Paris à revoir ses relations avec le Tchad, à respecter la souveraineté de l'État et à traiter d'égal à égal. Il a insisté sur la nécessité de rompre avec les chaînes coloniales.
Dans ce contexte, le président tchadien a déclaré que « nous insistons sur la nécessité de briser les chaînes coloniales. Le Tchad assume ses responsabilités en tant qu'État souverain dans ses relations extérieures et diplomatiques ». En outre, le 21 septembre dernier, l'ancien ministre de l'Intérieur tchadien, Ibrahim Assil, avait déclaré à l'agence russe Sputnik que l'opinion publique actuelle rejettait la présence militaire française dans le pays.