+ -

La France prépare-t-elle une action hostile contre l'Algérie ? Peut-on s'attendre à ce que Paris donne l'ordre de lancer une attaque militaire surprise contre l'Algérie pour "restaurer sa dignité perdue" face à la "fermeté" de la gouvernance politique et militaire algérienne ? Ce scénario est-il envisageable sur la table de l'Élysée et de ses alliés dans la région ?

Selon des informations, les autorités françaises auraient stocké d'importantes cargaisons d'armes au port de Marseille (sud de la France) et les auraient expédiées à bord d'un cargo en date du 20 novembre en direction des ports du Royaume du Maroc.

Les lectures sur ce comportement indirectement belliqueux indiquent que la mise à disposition de cette cargaison d'armes françaises à l'armée royale marocaine vise à inciter et à pousser le voisin occidental à lancer une attaque contre l'Algérie, déclenchant ainsi une guerre régionale alimentée par des intérêts étrangers.

Depuis la visite du président français Emmanuel Macron au Maroc il y a quelques semaines, où il a donné le feu vert aux entreprises françaises pour s'installer et exploiter les richesses du peuple marocain sur son territoire reconnu au niveau international par les Nations Unies, et au-delà, dans les territoires occupés par le Maroc mais appartenant à la République arabe sahraouie démocratique, les tensions se sont accrues.

Ces informations coïncident avec les déclarations de l'ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, à plusieurs reprises, sur l'engagement militaire de la France aux côtés de l'armée marocaine dans sa lutte contre les forces de l'armée sahraouie. Il a également exprimé son soutien au Maroc lors des périodes d'isolement international qu'il a traversées. De plus, le plan d'autonomie pour le Sahara occidental serait d'origine française.

Ces déclarations claires et explicites d'un diplomate français chargé de renforcer le néocolonialisme français au Maroc révèlent ce que les autorités de Paris ressentent envers l'Algérie et ses positions dans la région. Ces positions auraient fortement agacé la France et réveillé ses velléités coloniales latentes, rendant possible l'existence d'un plan pour attaquer militairement l'Algérie via son allié marocain affaibli, comme cela s'est produit en 1963 lors de la guerre des Sables, quand le Maroc a tenté d'annexer Tindouf, Béchar et d'autres zones frontalières sous des revendications infondées.

Ces développements s'inscrivent dans une stratégie visant à enflammer les conflits dans la région après l'échec et la perte d'influence de la France et de son allié Rabat, qui imputent à l'Algérie la responsabilité de leurs revers diplomatiques et économiques, en particulier après avoir perdu de vastes zones d'influence en Afrique au profit de puissances telles que la Chine, la Turquie et la Russie.

Par ailleurs, la volonté de l'Algérie de rompre définitivement avec les dépendances étrangères exacerbe le conflit au sein de l'administration française. Cette dernière tente désespérément de justifier son recul d'influence, notamment en Algérie, après l'échec des plans visant à prolonger le règne de ses alliés locaux et à étouffer le mouvement populaire pacifique (Hirak) qui appelait à mettre fin à l'exploitation française des ressources nationales et au contrôle des politiques culturelles, économiques et diplomatiques.

Cependant, la décision de l'Algérie d'imposer une nouvelle logique dans ses relations avec la France a bouleversé les plans de cette dernière, la contraignant à chercher à restaurer sa position sous le prétexte de construire un partenariat exceptionnel et de résoudre la crise de confiance entre les deux pays en ouvrant les dossiers de la mémoire et en reconnaissant au compte-gouttes les crimes de génocide commis par ses armées durant 132 ans.

Nous n'oublions pas

Et pour ceux qui auraient oublié, rappelons ce qui s'est passé il y a 62 ans. Lorsque les fusils algériens ont éteint le feu du colonialisme français et celui de l'OTAN le 5 juillet 1962, les Algériens, dirigeants et peuple, se sont tournés vers la joie de l'indépendance et vers la reconstruction de la nation algérienne dans les années à venir.  Cependant, les yeux de la traitrise observaient de près la récupération par l'État algérien de sa souveraineté et de son indépendance, dont le véritable capital était un million et demi de martyrs qui avaient choisi la mort pour que la nation et l'État puissent vivre. Mais cette vérité éclatante, source de fierté dans les forums internationaux et humanitaires pour les peuples libres du monde et toutes les nations opposées à l'esclavage et au colonialisme, a rapidement été confrontée à la perfidie des frères marocains. Un an et quelques mois seulement après l'indépendance, la guerre des Sables éclatait, au cours de laquelle l'Algérie a sacrifié 800 martyrs dans cette première guerre pour préserver son unité territoriale.