Dix ans après le dernier appel d'offres international dans le domaine de l'exploration pétrolière et gazière, le nouvel appel d'offres lancé cette année sera le cinquième, après un quatrième appel en 2014, dont les résultats avaient été modestes. Durant la période 2018-2024, la majeure partie des efforts en matière d'exploration et de découvertes a été réalisée par Sonatrach.
Cette cinquième opération s'inscrit dans un contexte prometteur grâce à la nouvelle loi sur les hydrocarbures (13-19) et à la volonté de l'Algérie de renforcer ses réserves pétrolières et gazières, qui restent stables. L'objectif est également de démarrer l'exploitation de plusieurs gisements d'hydrocarbures et d'étendre l'exploration à de nouvelles zones, notamment dans le sud-ouest, le sud-est et le littoral algérien.
Comme pour les appels d'offres précédents, l'autorité de régulation des hydrocarbures supervise l'opération conformément aux nouvelles lois, y compris la loi sur les hydrocarbures. Sonatrach participe en tant qu'acteur parmi d'autres entreprises intéressées par ces projets, tout en bénéficiant de certains avantages prévus par la législation en vigueur.
Les quatre appels d'offres précédents, organisés en 2008, 2009, 2011 et 2014, avaient enregistré des résultats modestes avec un nombre limité d'entreprises participantes. Ils étaient régis par la loi de 2005, modifiée en 2006 (loi 05-07), qui avait remplacé la loi 86-14 datant de 1986. Cette dernière avait permis à Sonatrach de s'ouvrir à des partenariats. En décembre 2019, une nouvelle loi sur les hydrocarbures a été adoptée pour relancer les efforts d'exploration, notamment en partenariat. La publication des textes d'application a permis de préparer le lancement des nouveaux appels d'offres internationaux.
En 2014, l'Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft) avait lancé le quatrième appel d'offres international pour attribuer 31 blocs pour la recherche et l'exploitation des hydrocarbures. Ces blocs comprenaient 17 dans le sud-ouest, 5 dans le nord, et d'autres répartis sur l'ensemble du territoire. Cependant, seuls quatre blocs ont été attribués à trois consortiums internationaux : Timissit (Grand Erg oriental), Tinrhert Nord (sud-est), M'Sari Akabli (sud-ouest) et Boughezoul.
Les appels d'offres précédents avaient également donné des résultats limités : en 2008, quatre blocs sur 16 avaient été attribués ; en 2009, trois blocs sur 10 ; et en 2011, deux blocs sur 10.
Le nouvel appel d'offres vise à stimuler l'exploration et à alléger la charge qui pesait principalement sur Sonatrach, responsable de plus de 97 % des activités d'exploration et de découverte ces dernières années.
Par ailleurs, un programme d'investissement ambitieux a été adopté par les autorités pour développer le secteur de l'énergie. En février 2022, le président Abdelmadjid Tebboune a annoncé un investissement de 40 milliards de dollars sur quatre ans. Il a également appelé à doubler la production nationale de gaz naturel, actuellement estimée à 110 milliards de mètres cubes, avec un objectif d'exportation de 100 milliards de mètres cubes.
Les réserves algériennes sont estimées à environ 12,2 milliards de barils de pétrole et 4 300 milliards de mètres cubes de gaz naturel. En 2023, la production algérienne a atteint 105 milliards de mètres cubes de gaz, dont 54 milliards ont été exportés, tandis que la production quotidienne de pétrole s'élève actuellement à environ 910 000 barils. Selon le ministre de l'Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, l'Algérie a commercialisé 170 millions de tonnes équivalent pétrole en 2023, marquant une hausse de 3 % par rapport à 2022.