Le président du Mouvement El Bina, Abdelkader Bengrina, a déclaré ce vendredi que son mouvement aspire à ce que le prochain gouvernement soit « le plus apte à s'occuper des préoccupations des citoyens et des besoins du pays, tout en mettant en œuvre les engagements du président de la République pris pendant la campagne électorale».
« Puisque nous ne sommes pas dans une crise pour parler d'un gouvernement de crise, et nous ne vivons pas dans une prospérité pour répéter les expériences des débutants face aux défis et dangers qui menacent le pays, il est nécessaire de prendre conscience du moment actuel et d’y répondre par un gouvernement qui correspond aux exigences actuelles», a expliqué Bengrina lors de son discours d'ouverture du « Congrès sur la voie des martyrs et des fondateurs », qui s’est tenu aujourd’hui au siège du parti à Alger.
« C’est ce avec quoi nous sommes parfaitement d’accord avec le président de la République », a ajouté Bengrina tout en précisant que le critère pour choisir les hommes et cadres politiques ne devrait pas reposer uniquement sur des bases partisanes, régionales ou ethniques, mais sur la compétence, le dévouement, la spécialisation, le respect de la loi, et la capacité à gérer les transformations et les nouvelles situations avec une vision équilibrée.
Dans un autre sillage, Bengrina a salué la décision de grâce présidentielle prise par le président de la République à l'occasion du 70e anniversaire de la Révolution de Libération. « Nous félicitons la libération de plusieurs détenus et espérons que cette initiative soit élargie, afin de renforcer la solidité et la stabilité de notre front intérieur », a-t-il affirmé.
Bengrina a poursuivi en soulignant que le Mouvement El Bina continuera de travailler pour la consolidation de la démocratie et le soutien des libertés, afin de construire des institutions représentatives capables de structurer l’élite et de diriger la société, où chacun porte sa part de responsabilité et où les charges sont partagées, sans se limiter à un partage du pouvoir.
Selon lui, le pays entre dans une phase d’un véritable renouvellement du projet national, nécessitant une gestion attentive des dossiers nationaux importants.
Parmi ces dossiers, Bengrina a mentionné en premier lieu celui du pouvoir d'achat, sur lequel « l'État, sous la direction du président de la République, travaille afin d’augmenter en renforçant la valeur du dinar et en allégeant la charge sociale, tout en subventionnant les produits de large consommation, en visant l’autosuffisance alimentaire et en augmentant le taux de croissance tout en maîtrisant l'inflation».
Sur le plan international, Bengrina a réagi aux résultats des élections américaines, qui ont réélu Donald Trump à la tête de l’administration américaine.
À ce propos, Bengrina a appelé l'administration américaine à « bien analyser ses intérêts dans notre région. Ses intérêts ne se trouvent pas avec Netanyahu et son agression contre le peuple palestinien, tout comme ils ne se trouvent pas dans le soutien au colonialisme marocain en Sahara Occidental, qui viole la légitimité internationale et le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination». Concernant les relations franco-algériennes, Bengrina a dénoncé les actions du gouvernement français, qui vont à l’encontre de la légitimité internationale et européenne, et critiqué le « partenariat sioniste marocain » et le « partenariat franco-marocain » qui visent à soumettre l’Algérie pour servir les agendas coloniaux en Afrique, auxquels l'Algérie résiste toujours.
Bengrina a, également, précisé que les Algériens « ne nourrissent aucune haine envers le peuple français, mais leur hostilité est dirigée contre les lobbys coloniaux qui influencent toujours les positions du gouvernement français ».
Sur la question palestinienne, il a rappelé que la Palestine mène une guerre de libération décisive.
«Nous déplorons chaque martyr tombé et chaque déplacé, mais nous considérons également cela comme le début des transformations stratégiques qui ont balayé les complots, arrêtant le processus de normalisation, unifiant les fronts de résistance et perturbant les calculs des puissances impérialistes et du colonialisme mondial. Cela a secoué l’économie, l’armée et les banques israéliennes et a détruit ses colonies».
Concernant le Sahara Occidental, Bengrina a précisé que ce dossier « n'est ni simple ni marginal dans la région, mais concerne un peuple en lutte pour sa liberté contre un colonialisme qui se répète ».
Il a rappelé la position claire de l’Algérie, qui a rejeté la position espagnole et l’a considérée comme une tentative de légitimer le colonialisme, sous le parrainage de ceux qui prétendent défendre la démocratie et les droits de l'homme au sein des institutions internationales.