À l'occasion du 70e anniversaire du déclenchement de la Révolution de libération, l'Algérie continue d'exiger que la France reconnaisse, s'excuse et indemnise les crimes commis contre le peuple algérien sous le colonialisme français, y compris le pillage des richesses et des ressources pendant la période d'occupation coloniale.
Les autorités coloniales françaises ont imposé un pillage systématique des richesses de l'Algérie pendant 132 ans d'occupation, à travers diverses décisions, procédures et lois. Le professeur de sciences politiques et de relations internationales, Abderazak Saghour, a déclaré que « le terme colonisation implique un acte de dévastation, de pillage et d'épuisement des ressources naturelles. Dès l'arrivée des colonisateurs français en Algérie, ils ont commencé par la 'francisation' des terres, déplaçant les Algériens et octroyant leurs terres aux Français, puis en appliquant un régime de propriété qui a transformé les terres des tribus et des waqfs en propriétés privées pour les colons. Sans parler des autres ressources » Il a ajouté dans une déclaration à « El Khabar » : « La découverte du pétrole en 1956 et l'exploitation des mines d'or, de fer, de charbon et d'autres minerais étaient au service de l'économie française, à partir du sol algérien ».
Lors de son arrivée en Algérie, le colonialisme français a découvert les richesses des waqfs, telles que les écoles, les mosquées, les zāwiyas et les universités traditionnelles de l'époque. En 1843, les autorités coloniales ont émis un décret pour saisir les waqfs islamiques à travers tout le pays et les intégrer à l'administration des biens français, en violation du traité de reddition du dey Hussein du 5 juillet 1830, qui stipulait que les sanctuaires islamiques devaient être respectés et que les biens des Algériens ne devaient pas être touchés.
En 1871, la France coloniale a promulgué l'une de ses lois les plus significatives, qui a eu un impact considérable sur le pillage des ressources algériennes : la loi sur les 'indigènes'. Parmi ses principales dispositions, cette loi a placé les Algériens sous la dépendance des colons, qu'ils soient français ou européens. Cette loi a également entraîné d'autres conséquences, notamment l'attribution de terres agricoles fertiles à des colons venus de France, d'Italie, d'Espagne et de Malte. Ce cadre légal a contraint les Algériens à travailler pour les colons selon un système connu localement sous le nom de 'khamas', signifiant que l'Algérien ne touchait qu'un cinquième de la production des terres qu'il cultivait.
La période coloniale a été marquée par le déplacement des populations autochtones, la confiscation de leurs terres agricoles fertiles et le refus des droits fondamentaux. En revanche, les possessions algériennes alimentaient la France avec tout ce qu'elle pouvait désirer. Même les déplacements des Algériens, désignés comme 'indigènes', étaient soumis à des autorisations des autorités coloniales.
L'objectif de la loi sur les 'indigènes' était d'entraver les Algériens et de permettre aux colons d'exploiter et de piller les richesses du pays. Ce système de lois et d'exploitation a perduré jusqu'en 1945.
Les autorités coloniales ont également adopté en 1870 la loi 'Crémieux', qui a séparé les Algériens des Juifs, qui ont reçu la nationalité française, entraînant de nombreux privilèges pour la communauté juive, en particulier dans le domaine commercial.
Des chercheurs et des historiens affirment que plus de 110 tonnes de trésors algériens, en or et en argent, ainsi que plus de 180 milliards de dollars, se trouvent en France. Les sources historiques mentionnent environ 7 tonnes et 312 kilogrammes d'or, 108 tonnes et 704 kilogrammes d'argent, ainsi que des lingots d'or pur, des pierres précieuses et des vêtements de luxe, ainsi que d'autres épargnes algériennes et des devises étrangères. Le montant du pillage lors de l'occupation de l'Algérie est évalué à 80 millions de francs de l'époque, ce qui pourrait aujourd'hui dépasser 80 milliards de dollars, certains Français l'estimant à 180 milliards de dollars. L'occupation française a eu un impact négatif sur l'économie algérienne, entraînant la destruction des principaux secteurs économiques et la perte des richesses et ressources, la France ayant profité des ressources algériennes pour développer sa propre économie aux dépens de l'Algérie.
Malgré les décennies qui se sont écoulées, la mémoire historique reste témoin des pratiques coloniales de la France en Algérie, qui revendique son droit légitime à la reconnaissance des crimes du colonialisme, des excuses et des compensations pour les dommages causés. Dans le cadre de la mission de la commission algéro-française pour l'histoire et la mémoire, l'Algérie a présenté une liste ouverte de ses biens à valeur symbolique conservés dans diverses institutions françaises en vue de leur restitution. Cependant le travail de la commission commune est bloquée en raison des tensions persistantes entre l'Algérie et la France, compromet l'avenir des efforts de restitution des biens algériens pillés.