L'encadrement des importations peut-il contribuer à protéger les réserves de change?

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Le président de l'Union nationale des industriels, producteurs et transformateurs algériens, Ali Guerfa, a souligné que les décisions et instructions données par le président de la République lors du dernier Conseil des ministres, notamment celles concernant le contrôle des importations tout en protégeant les réserves de change, s'inscrivent dans le cadre de la vision selon laquelle "l'année 2025 sera une année charnière pour l'économie nationale".

Le président Tebboune a ordonné de ne pas interdire les importations de matières premières utilisées dans les chaînes de production et les industries vitales, tout en soumettant les autres importations à une autorisation préalable. Il a précisé, comme l’indique le communiqué du dernier Conseil des ministres, que l'Algérie ne souhaite pas interdire les importations, mais y recourir uniquement en cas de nécessité pour encourager la production nationale et protéger ses réserves financières, renforçant ainsi son économie et préservant sa stabilité.

Guerfa a affirmé, dans une déclaration à "El Khabar", que son organisation est engagée et convaincue de contribuer à faire de l'année 2025 un tournant décisif pour l'économie nationale, compte tenu des réformes structurelles mises en œuvre dans le programme du président. Il a souligné que cette année devrait être marquée par des progrès significatifs en matière de performance économique et d'amélioration de la collecte des ressources fiscales, douanières et bancaires, ainsi que celles liées aux biens nationaux.

Guerfa a également souligné l'importance des réunions de concertation régulières et de la coordination avec les acteurs du secteur financier et bancaire, étant donné le lien entre ces derniers (les banques) et le financement de l'économie nationale, ainsi que la mobilisation des ressources financières nécessaires pour réaliser le programme de travail du gouvernement et mettre en œuvre la vision du président pour son second mandat, en insistant sur le principe de "l'État social", en référence à la préservation du pouvoir d'achat et à la solidarité nationale.

Il a mis en avant le rôle central que doivent jouer les banques, les institutions financières, le Fonds national d'investissement, ainsi que les services de la trésorerie publique, des impôts et de la direction générale des douanes pour réaliser la dynamique souhaitée et espérée pour faire avancer l'économie nationale, ainsi que les entreprises de production nationales, publiques et privées, conformément aux orientations fixées par le chef de l'État, tout en tenant compte des enjeux mondiaux et des fluctuations des marchés internationaux, soulignant l'importance de parvenir à l'autosuffisance alimentaire, ainsi qu'à la sécurité sanitaire, énergétique et hydrique.

Attirer l'investissement et la technologie : les principaux défis économiques

Le président de l'Union a poursuivi en indiquant que les principaux défis de l'activité économique actuelle résident dans l'attraction des investissements, des technologies et des capitaux. Cela nécessite une compréhension des ressources mobilisées et de la qualité des entreprises engagées dans l'investissement local et étranger. Il a ajouté qu'il existe une forte volonté politique d'améliorer le climat d'investissement en Algérie, en soulignant que les lois en vigueur favorisent la réalisation de projets d'investissement qui progressent à un rythme soutenu et avec des taux de croissance similaires. De plus, les autorités publiques souhaitent dynamiser l'économie par des investissements dans le sud du pays.

Ali Guerfa a également souligné que l'un des objectifs prioritaires des autorités publiques est de lutter contre les activités et les marchés informels (biens, marchandises et capitaux) et de travailler à l'élargissement de l'intégration économique et de l'inclusion financière. Les banques et les institutions financières doivent intensifier leurs efforts pour soutenir les entreprises, en particulier les petites et moyennes entreprises, en utilisant efficacement les prêts bancaires pour qu'ils soient des prêts d'investissement et non de consommation. Il est crucial d'accompagner les entrepreneurs pour réaliser leurs objectifs et d'explorer des solutions innovantes pour attirer les investissements nécessaires à l'atteinte des objectifs fixés dans divers secteurs économiques.

Guerfa a appelé tous les acteurs économiques à profiter des facilités offertes par l'État pour augmenter la production, améliorer sa qualité, stabiliser son prix et acquérir les conditions de compétitivité qui permettront à la production nationale de répondre à la demande locale et d'accéder aux marchés étrangers, notamment africains et arabes.

Nécessité de lutter contre la bureaucratie et les retards administratifs

Enfin, il a souligné la nécessité d'une action des autorités supérieures pour combattre certaines pratiques bureaucratiques et les retards administratifs observés dans certaines régions du pays. Cela fait écho à la réunion de coordination présidée la semaine dernière par le ministre de l'Intérieur, qui a abordé le rythme des investissements au niveau local, en présence du directeur général de l'Agence algérienne de promotion des investissements et de plusieurs walis. Le ministre a rappelé la priorité que le président accorde à la question de la promotion de l'investissement et ses instructions continues pour améliorer le climat local, tout en apportant un soutien à tous les porteurs de projets créateurs de richesse. Il a insisté sur l'importance de multiplier les efforts et de renforcer la coordination pour fournir les meilleures conditions possibles afin d'atteindre les objectifs fixés.