Les déclarations du président algérien ont suscité de nombreuses réactions dans la presse française, se concentrant sur la question de la mémoire et ses répercussions sur l'avenir des relations bilatérales.
Les observateurs s'accordent à dire que ce dossier est un enjeu central pour la stabilité des relations entre l'Algérie et son ancien colonisateur, impactant tous les domaines.
Le président Tebboune a évoqué ce dossier lors de sa récente rencontre médiatique, en mentionnant le rôle de la commission conjointe chargée des questions liées à la mémoire.
Il a affirmé qu'elle avait joué son rôle au début, mais que les déclarations politiques d'une minorité française hostile à l'Algérie avaient affecté son travail.
Tebboune a souligné que les élites françaises actuelles refusent de traiter les dossiers sérieux entre les deux pays, se concentrant plutôt sur des mensonges et des sujets secondaires, comme la révision de l'accord sur l'immigration de 1968, promu par une minorité extrême qui nourrit la haine envers l'Algérie.
Il estime que l'accord sur l'immigration n'affecte en rien la sécurité de la France, et que sa remise en question s'inscrit dans une stratégie de manipulation visant à instiller la haine parmi les Français envers l'Algérie.
L'Algérie insiste sur la nécessité de la reconnaissance par la France des massacres perpétrés durant la colonisation.
Le président a affirmé que "l'Algérie avait été choisie pour un véritable grand remplacement qui a impliqué le déplacement des populations locales au profit de populations européennes, à travers des massacres".
Il a également déclaré : "Je n'accepte pas les mensonges sur l'Algérie. Nous étions environ quatre millions d'habitants, et après 132 ans, nous avons à peine atteint neuf millions. C'est le résultat de ce génocide".
L'occupation française de l'Algérie est l'une des plus longues et des plus atroces de l'époque moderne, ayant duré plus de 132 ans, avec des crimes contre l'humanité et l'environnement, incluant l'extermination et le déplacement forcé, le meurtre, la torture, le viol, la famine, et l'incendie des terres et des cultures. La France a également mené des essais nucléaires dans le désert algérien au début des années 1960, qui ont duré jusqu'en 1967. Le 13 février 1960, une bombe au plutonium a été explosée à Reggane avec une puissance de 70 kilotonnes, soit trois à quatre fois plus que la bombe d'Hiroshima. Des documents déclassifiés en 2013 ont révélé que les retombées radioactives avaient affecté toute l'Afrique de l'Ouest et le sud de l'Europe.
L'Algérie conditionne la normalisation de ses relations avec la France à la dépollution des sites d'essai nucléaire.
Le président a révélé que la dépollution des lieux d'essais nucléaires était l'un des dossiers qu'il souhaitait inclure lors de sa visite, en soulignant que "depuis 1960, nous demandons le nettoyage des déchets laissés par la France après des essais qui ont fait d'elle une puissance nucléaire, laissant la mort et des maladies pour les populations et les animaux".
Le président Tebboune a insisté sur le fait que Paris avance des excuses chaque fois que ce dossier est évoqué, promettant parfois disant de nettoyer avant d’avancer la nécessité d’un budget pour cela.
La demande algérienne comprend également des compensations financières pour les dommages causés par les radiations issues de ces essais, qui ont touché les populations et la terre dans de vastes régions du désert.
Les Français se montrent réticents à ce sujet, prétextant des difficultés à évaluer les victimes, bien que la France fasse face à des cas similaires dans d'autres régions sous sa gestion, comme la Polynésie française où des essais nucléaires ont été réalisés en 1996. Ce nouveau climat de tension entre les deux pays se développe alors que la haine de l'extrême droite et son hostilité envers l'Algérie se manifestent de plus en plus, illustrées par les déclarations de politiciens de premier plan tels qu'Édouard Philippe, qui parlent de l'annulation de l'accord de 1968.
Cependant, les observateurs soulignent que les relations internationales sont régies par des intérêts, ce qui impose à l'Algérie et à la France de tempérer les tensions par la diplomatie afin de préserver des intérêts mutuels, tout en respectant la souveraineté des deux parties.
Ainsi, la France n'a d'autre choix que de reconnaître ses responsabilités et de faire amende honorable pour ses crimes historiques, notamment en ce qui concerne les essais nucléaires et les diverses questions de mémoire.
Les analystes des relations bilatérales affirment que, peu importe les tensions, plusieurs considérations influenceront l'évolution des relations, notamment la présence de plus de six millions d'Algériens en France, ainsi que les intérêts économiques et sociaux, les accords et les traités qui unissent les deux pays, rendant nécessaire l'élaboration d'un pacte commun, tout en respectant la souveraineté des deux nations et en améliorant les relations.