La décision de l'Université Abdelmalek Essaâdi de Tanger d'autoriser les détenteurs de la nationalité israélienne à s'inscrire dans le cursus de master pour l'année universitaire 2024/2025 a suscité une vague d'indignation parmi les étudiants, les enseignants et les organisations anti-normalisation au Maroc. Cette décision a provoqué des avertissements croissants sur un possible "infiltration sioniste" dans le système universitaire marocain.
Dans un communiqué conjoint des sections de Tétouan et de Tanger de l'Union nationale des étudiants du Maroc, il est déclaré que cette mesure "ne peut être considérée comme un acte ordinaire ou un simple incident, mais plutôt comme une continuation délibérée du processus de normalisation académique avec un régime qui viole continuellement les conventions et lois internationales". Ils ont également qualifié cette action de "coup de poignard dans le dos du peuple palestinien qui résiste à l'une des formes les plus brutales d'occupation et d'injustice".
Le communiqué souligne également que cette décision méprise "la position des étudiants marocains libres, qui ont toujours exprimé leur solidarité inconditionnelle avec la cause palestinienne", et met en évidence "le déclin moral" atteint par l'université à travers cette normalisation académique "inacceptable".
L'Union nationale des étudiants a appelé les étudiants marocains et l'ensemble des forces vives de la société à "faire front contre toutes les formes de normalisation académique et à se rassembler autour des initiatives visant à empêcher l'infiltration sioniste dans les universités marocaines".
De son côté, l'Organisation du renouveau estudiantin a également condamné la décision, critiquant "la politique du silence adoptée par l'université face aux mouvements de protestation contre la normalisation". Elle a promis d'intensifier les actions de protestation pour dénoncer cette initiative perçue comme une provocation envers les étudiants et enseignants.
Le président de l'Organisation du renouveau estudiantin, Mustapha Alaoui, a fermement rejeté cette décision, la qualifiant de "dangereuse", tout en mettant en garde de ses répercussions multiples, car l'université est liée par des partenariats avec des institutions israéliennes. Alaoui a ajouté que ni les étudiants ni les enseignants n'accepteront cette décision dans leur établissement.
Par ailleurs, Aziz Hennaoui, secrétaire général de l'Observatoire marocain contre la normalisation, a jugé cette décision "extrêmement grave", soulignant qu'elle constitue une forme profonde de normalisation, avec le risque que les étudiants israéliens puissent "espionner" et s'infiltrer dans le domaine de la recherche scientifique au Maroc. Hennaoui a également averti que cette mesure pourrait permettre aux Israéliens de se rapprocher des chercheurs et de "servir un agenda visant à infiltrer les secteurs universitaires, industriels, économiques et culturels".
Enfin, Hennaoui a rappelé que cette décision est imposée dans le cadre d'un processus de normalisation officiel qui va à l'encontre de la volonté populaire, ajoutant que les étudiants et enseignants de l'Université Abdelmalek Essaâdi avaient, il y a seulement quelques mois, signé des pétitions contre la normalisation avec Israël.