Expulsion de migrants: Le gouvernement français passe à la vitesse supérieure

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Le ministre de l'Intérieur français, Bruno Retailleau, a fait de la question de l'immigration une priorité de son activité ministérielle, moins de dix jours après sa nomination dans le gouvernement.
Le responsable, qui n'a cessé de menacer de mettre en œuvre les autorisations de quitter le territoire français, a rencontré aujourd'hui 21 préfets pour "discuter du dossier de l'immigration et des modifications et améliorations possibles à apporter aux procédures d'expulsion des migrants clandestins", selon des sources médiatiques françaises.
On sait, d'après la même source, que la France a délivré plus de 135.000 autorisations de quitter son territoire en 2022, dont seulement 9.265 ont été exécutées. Il est, également, à noter que la France a demandé à l'Algérie d'accueillir plus de 2.000 Algériens dans ce cadre.
Il est à noter que, récemment, la question de l'immigration est devenue une préoccupation majeure pour les autorités compétentes, la soumettant complètement au discours de l'extrême droite, qui a transformé cette question en levier de pression sur les gouvernements successifs, surtout sous les deux mandats du président français actuel, Emmanuel Macron, exerçant ainsi une influence considérable sur les lois adoptées dans ce domaine.
Il y a quatre jours, Bruno Retailleau a tenté de rallier ses collègues des pays européens du "Groupe des 7" à son projet, en parlant de la nécessité de "traiter et gérer efficacement" cette question, selon des fuites de la réunion relayées par la presse française.
Selon le ministre, les 21 administrations concernées représentent 80 % des zones touchées par les demandes d'autorisation de quitter le territoire national. Parmi celles-ci figurent : Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône, Haute-Garonne, Gironde, Hérault, Ille-et-Vilaine, Loire-Atlantique, Nord-Pas-de-Calais, Pyrénées-Orientales, Bas-Rhin, Rhône, Paris, Seine-Maritime, Seine-et-Marne, Yvelines, Essonne, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne et Val-d'Oise.
Le ministre souhaite mettre en œuvre des "solutions pratiques et réalistes" pour appliquer le contenu de ces autorisations avec les responsables locaux, les considérant comme des bras et outils efficaces pour concrétiser son projet, notamment, en conformité avec ce que l'on appelle en français l'OQTF (obligation de quitter le territoire français).
Un membre du gouvernement a exprimé son souhait de "réunir les préfets des départements où se trouvent le plus grand nombre de migrants irréguliers", pour leur demander d'expulser davantage de personnes et de "régulariser la situation légale", selon ses propres termes.