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L'attaque verbale du porte-parole du gouvernement malien, "Maïga", contre l'Algérie, prononcée devant l'ONU, n'a pas surpris les observateurs. Cet homme est habitué à ne pas "peser ses mots", multipliant les insultes et les propos offensants à l'encontre d'autres pays, ce qui illustre la déchéance morale de la junte au pouvoir à Bamako.

Il a réagi avec mépris et imprudence aux demandes de la diplomatie algérienne visant à mettre fin à la division interne de son voisin du sud, qui menace l'existence même de l'État malien.

Les archives de l'ONU montrent que "Maïga" a déjà utilisé des termes dégradants sur cette même tribune il y a deux ans, en affirmant que l'ancien président nigérien, Mohamed Bazoum, "n'était pas nigérien", et en accusant le président ivoirien, Alassane Ouattara, de "manigancer" pour "conserver le pouvoir pour lui et son clan" en modifiant la constitution pour briguer un troisième mandat. Il a également attaqué l'ONU et la France dans ses propos.

Radio France Internationale a consacré un rapport à ce "phénomène", soulignant que les Maliens sont habitués à voir "Maïga" à la télévision, lisant des communiqués officiels et n'hésitant pas à répéter les passages les plus durs trois ou quatre fois, tout en se permettant parfois des expressions choquantes.

Il n'est donc pas surprenant que "Maïga" parle des types de nourriture que l'Algérie fournit à ceux qu'il qualifie de "terroristes" (comme la chakhchoukha ou la Chorba), tout en oubliant le "Lben Soummam" que ses soldats prisonniers ont consommé après l'incident de Tinzaouatene, il y a deux mois, où des combattants azawad faiblement armés leur ont infligé une défaite humiliante. Il convient de noter que "Maïga" connaît bien la cuisine algérienne, et pas seulement la chorba et la chakhchoukha.

Il a personnellement bénéficié de l'hospitalité algérienne durant ses études en diplomatie et en droit international à Alger, avant de se rendre en France pour sa formation.

Le plus préoccupant dans ses propos n’est pas la menace de violence ou de confrontation militaire, car il est conscient de l’énorme différence de puissance de feu entre les deux pays. Ce qui péoccupe est son insinuation sur un désaccord au sein du système de décision en Algérie concernant la situation au Mali, tentant de faire croire que les positions exprimées par le ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf ou le représentant de l'Algérie à l'ONU, Amar Bendjamaa, sont isolées par rapport à celles de l'État algérien.

Ces déclarations et menaces interviennent à un moment où Bamako se prépare à une offensive vers le nord, avec un rassemblement d'équipements militaires et de véhicules à Kidal et à Gao, cherchant à trancher dans le conflit et à éradiquer les centres de résistance, permettant ainsi aux pilleurs d'or et d'uranium venant des zones gelées d'opérer en toute liberté.

Il est clair que la junte au pouvoir a commis une erreur dans ses objectifs en se dirigeant vers la Cour pénale internationale. Elle doit comprendre que l'Algérie n'est pas la France, car l'ancienne puissance coloniale des deux pays se trouve à des milliers de kilomètres de chez eux. Le destin du Mali et de l'Algérie est de coexister, quelles que soient les divergences. Si l'Algérie avait eu la possibilité de se doter de frontières avec un autre pays que le Mali, elle a cependant choisi de travailler à rassembler les parties en conflit autour de la table des négociations. Elle a réussi plusieurs fois à instaurer des cessez-le-feu dans ce conflit persistant depuis 1963, soutenue par un appui international, et malgré les obstacles posés par la France, elle n'a jamais abandonné ses efforts pour mettre un terme à l'effusion de sang dans le pays.

La déclaration du colonel Maïga exprime la perte de repères de la junte au pouvoir à Bamako. Au lieu de chercher des solutions à la crise sanitaire qui frappe certaines régions, elle choisit de fuir ses responsabilités en désignant un "ennemi extérieur imaginaire". Il est important de noter que les habitants du nord du Mali n'ont trouvé d'autre soutien que l'Algérie dans leur lutte contre la guerre et faillite de l'État malien de ses responsabilités à l'égard de ses citoyens.

Quant à son affirmation sur le rôle du Mali dans l'aide à la révolution algérienne pour se libérer du joug colonial, cela est sujet à caution. Selon le site « Sawt El Hak", proche des factions armées azawad, il n'existe pas de relations historiques entre le Mali et l'Algérie, que ce soit durant la guerre de libération algérienne ou avant. Le Mali n'a pas joué de rôle dans le soutien à l'Algérie contre le colonialisme français ; ce sont les peuples azawad, notamment les Touaregs et les Arabes, qui se sont levés à Kidal pour défendre l'Algérie contre l'occupant français.