Le Mali et le Niger dangereux pour les ressortissants russes

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Après avoir déployé les groupes "Wagner" dans le conflit interne au Mali et au Niger, la Russie a averti ses ressortissants de ne pas voyager dans ces deux pays situés dans la région subsaharienne, invoquant une "détérioration de la situation sécuritaire" dans ces régions.

L'ambassade de Russie à Bamako a annoncé hier, jeudi, sur l'application "Telegram", que "l'ensemble du territoire du Mali et du Niger est menacé par le terrorisme, nous recommandons donc de ne pas voyager dans ces pays", précisant que "la situation sécuritaire dans la région a atteint un niveau de gravité élevé", selon ce que rapportent les médias maliens.

Dans l'avertissement de l'ambassade, il est indiqué que "la situation est extrêmement dangereuse dans les zones frontalières, notamment à Gao au Mali et à Tillabéri au Niger, où une forte activité des groupes armés est constatée". L'ambassade a également recommandé "fortement de ne pas voyager dans cette région en raison d'un risque élevé d'attentats terroristes, de vols et d'enlèvements".

Quelques heures plus tard, des observateurs au Mali ont remarqué, selon les médias locaux, que l'ambassade avait supprimé le message d'avertissement, ce qui a donné l'impression qu'elle avait reçu une protestation de Bamako et Niamey, qui considèrent Moscou comme un "ami".

Uune alliance forte s'est développée entre la Russie et certains pays du Sahel, en particulier le Mali et le Niger, ces derniers cherchant à établir une présence qui servirait les intérêts de la Russie dans une région traditionnellement sous influence française. Les développements sur le terrain ont, par la suite, laissé penser que la région connaissait une réorganisation tant sur le plan sécuritaire que politique, au bénéfice de nouveaux acteurs.

En novembre 2023, le colonel Assimi Goïta, leader militaire du Mali, a lancé une offensive rapide contre les bastions de l'Azawad dans le nord du pays, lui permettant de s'emparer de la ville stratégique de Kidal. Cela n'aurait pas été possible sans un soutien logistique et technique de la milice "Wagner", qui a joué un rôle important dans l'opération militaire, réalisée avec la connaissance de Moscou, selon des observateurs locaux.

Au Niger, l'armée régulière a reçu en avril dernier du matériel militaire russe ainsi que des formateurs venus de Moscou, dans le cadre d'un accord entre le conseil militaire et le président Vladimir Poutine, visant à renforcer la coopération entre les deux pays, selon les médias gouvernementaux nigériens à l'époque, et indiquant la présence d'éléments de "Wagner" parmi la délégation militaire russe.