Roland Dumas est décédé ce mercredi à l'âge de 101 ans. Né le 23 août 1922 à Limoges, en France, il était avocat, résistant contre le nazisme pendant la Seconde Guerre mondiale, homme politique et député du Parti Socialiste sur plusieurs mandats. Il a été ministre des Affaires européennes de 1983 à 1984 dans le gouvernement de François Mitterrand, puis ministre de l'Intérieur et ensuite ministre des Affaires étrangères de 1988 à 1993. Il a également été président du Conseil constitutionnel de 1995 à 2000, avant sa démission à la suite de l'affaire pétrolière "Elf".
Fils de Georges Dumas, fonctionnaire qui a participé à la résistance contre le régime nazi et a été exécuté officiellement par fusillade en 1944 après son arrestation par les services de "Gestapo". Roland Dumas a poursuivi le combat de son père dans la résistance jusqu'à la fin de la guerre, puis a étudié à la faculté de droit en France, devenant avocat. Il a également été formé à l'École des Langues Orientales et a travaillé comme journaliste et responsable dans plusieurs journaux jusqu'en 1955.
Dumas a défendu le militant pour la cause algérienne Francis Jeanson dans l'affaire des "valises" impliquée dans la collecte et le transfert d'argent au profit du Front de Libération Nationale. Il a également défendu le philosophe français Sartre et Simone de Beauvoir après leur soutien à la cause algérienne et la publication du "Manifeste des 121" soutenant la désertion des soldats de l'armée française et le refus du service militaire pendant la guerre d'Algérie.
Il a continué sa carrière politique et a publié en 2011 un livre intitulé "Coups et blessures", où il a soutenu le droit des Algériens à exiger des excuses et le retour d'archives. Dans le même ouvrage, il a critiqué l'influence du lobby israélien en France et a évoqué les détails de sa première rencontre avec Yasser Arafat à l'époque de François Mitterrand.