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Les résultats du premier tour des élections législatives anticipées en France ont bouleversé le paysage politique, avec le Rassemblement National d'extrême droite et ses alliés remportant 33,1% des voix, devançant l'alliance de gauche (28%) ainsi que le camp du président Emmanuel Macron (20%).
Cependant, le Rassemblement National n'a pas réussi à obtenir la majorité absolue qui aurait permis de remporter directement les élections et d'occuper le poste de Premier ministre sans négociations politiques ou alliances, qui pourraient être difficiles à former dans ce paysage politique fragmenté.
Ainsi, les espoirs de l'extrême droite reposent maintenant sur le second tour, où il est prévu qu'ils remportent à nouveau des sièges, mais sans obtenir une majorité absolue, les obligeant donc à composer.
Selon les estimations de l'institut Ipsos-Talan, le Rassemblement National pourrait obtenir entre 230 et 280 sièges à l'Assemblée nationale après le second tour prévu dimanche prochain, alors que la majorité absolue requière 289 sièges. Pendant ce temps, l'alliance de gauche pourrait obtenir entre 125 et 165 sièges, imposant au vainqueur de mener des négociations prolongées avec d'autres partis.
Le président Macron proposera donc, selon les médias français, le poste de Premier ministre au groupe parlementaire gagnant, qui selon toute vraisemblance sera le Rassemblement National selon les sondages d'opinion et les résultats du premier tour.
Scénarios et hypothèses
En cas de victoire du Rassemblement National avec le plus grand nombre de voix et l'accession de Bardella au poste de Premier ministre, une période de "cohabitation inévitable" avec le président Macron débutera, une situation qui s'est produite trois fois dans l'histoire politique récente de la France, mais avec les grands partis.
Si le Rassemblement National devient le premier parti au Parlement sans pouvoir, il pourrait bloquer ou modifier les propositions du gouvernement.
Les médias français indiquent que la Constitution française accorde au gouvernement certains outils pour contourner les "obstacles" de l'Assemblée nationale, mais avec certaines limites.
En ce qui concerne la question de qui serait Premier ministre en cas de non-obtention de la majorité absolue, le parti indique qu'il refuserait le poste si lui et ses alliés n'obtenaient pas ensemble une majorité absolue d'au moins 289 sièges, ce qui laisse planer le doute.
En retour, il est évident qu'Emmanuel Macron cherchera à former une alliance anti-Rassemblement National et à offrir le poste à un autre parti.
La deuxième option est d'offrir le poste à la gauche si une alliance comprenant l'extrême gauche, le Parti socialiste et les Verts devient le deuxième plus grand groupe, comme l'indiquent les sondages. Ainsi, la gauche pourrait ensuite essayer de former un gouvernement.
Il est également possible qu’aucun des trois groupes (extrême droite, centre et gauche) n’obtiennent suffisamment de sièges pour gouverner seul, ou parvenir à un accord de coalition, ou obtenir des garanties qu'il puisse gérer un gouvernement minoritaire. Dans de telles circonstances, la France pourrait connaître une situation de "paralysie politique", où seulement peu de législations pourraient être adoptées, voire aucune, avec la présence d'un gouvernement intérimaire gérant les affaires courantes.