Le Rassemblement National (RN), favori des élections législatives anticipées françaises prévues pour le 30 juin, a dévoilé les grandes lignes de son programme électoral, qu'il entend mettre en œuvre en cas de victoire avec une majorité confortable et la nomination d'un Premier ministre issu de ses rangs.
Jordan Bardella, président du parti et candidat à la présidence du gouvernement en cas de victoire de son parti, a déclaré vouloir interdire aux personnes ayant une double nationalité d'occuper des postes stratégiques dans le domaine de la défense, afin de défendre les intérêts stratégiques de la nation. Il a précisé que cela ne signifiait pas remettre en question la double nationalité.
En ce qui concerne la question de l'immigration, un des principaux soucis de l'extrême droite utilisée comme levier électoral pour effrayer les Français, Bardella, dont l'un des grands-parents est d'origine algérienne, considère ce sujet comme le "projet du Rassemblement National". Il affirme que ce projet ne divise pas les Français mais les rassemble. Il considère cette question comme une "urgence" pour son gouvernement potentiel.
Pour garantir le contrôle de l'immigration, le président du RN souhaite abroger le droit du sol, qui accorde la nationalité à toute personne née sur le sol français, bien que ce droit soit déjà limité par de nombreuses procédures bureaucratiques. Il n'a cependant pas fourni de détails supplémentaires sur la mise en œuvre de cette proposition.
Inquiet du déclin démographique, Bardella propose une série de mesures pour augmenter le taux de natalité, telles que l'attribution d'une part fiscale complète pour le deuxième enfant et l'abolition des droits de succession pour les familles à faible revenu.
Le candidat vise également à ramener l'âge de la retraite à 60 ans pour certains travailleurs, préférant des carrières professionnelles plus longues. Il se présente comme un défenseur des femmes, des policiers et des citoyens en rupture de loi, en souhaitant lutter contre la récidive.
Dans le domaine de l'éducation, Bardella propose une vision stricte avec la création d'une "République du respect" dans les écoles, en renforçant la discipline dans les salles de classe, en poursuivant l'expérience de l'uniforme scolaire et en interdisant les téléphones portables, tout en imposant l'utilisation du vouvoiement.
Pour les étudiants subversifs ou harceleurs, il prône une tolérance zéro, avec la suspension des bourses et allocations pour ceux qui troublent le bon déroulement des cours, ainsi qu'une rigueur accrue des conseils de discipline.