38serv

+ -

La Cour pénale internationale (CPI) a annoncé avoir émis un mandat d'arrêt international contre Iyad Ag Ghali, surnommé le "Renard du Sahel", leader du groupe djihadiste malien "Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans" (GSIM), pour son implication dans l'enlèvement de dizaines d'otages occidentaux contre rançon.
Considéré comme l'un des chefs les plus dangereux d'Al-Qaïda dans la région du Sahel et en Afrique de l'Ouest, Iyad Ag Ghali est recherché pour des crimes commis au début de la guerre au Mali en 2012 et 2013. La CPI a révélé dans un communiqué publié sur le site des Nations Unies qu'elle le traque depuis 2017.
Accusé de "crimes contre l'humanité et crimes de guerre", Ag Ghali est l'un des fugitifs les plus recherchés au monde. Son parcours de militant armé a commencé dans les années 1990, lorsqu'il combattait dans la "Légion islamique" créée par le défunt colonel libyen Mouammar Kadhafi. Il a mené plusieurs actions armées contre le gouvernement malien.
Curieusement, Iyad Ag Ghali a également été consul du Mali dans un pays arabe dans les années 1990 avant de se tourner vers le terrorisme après avoir été écarté du service diplomatique.
Dans les années 1990, il a dirigé une rébellion armée contre l'État malien à la tête d'un groupe sécessionniste laïque réclamant l'indépendance de la région de l'Azawad.
Présent dans tous les soulèvements Touaregs, il a fondé en 2017 le GSIM, rapidement devenu l'un des groupes armés les plus puissants du Sahel, notamment après le déclin d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et la mort de son chef, Abdelmalek Droukdel, tué par les forces françaises en juin 2020.
La CPI poursuit Iyad Ag Ghali pour des crimes commis à Aguelhok et Tombouctou entre janvier 2012 et janvier 2013, alors qu'il dirigeait le groupe " Ansar Eddine ". Selon le procureur de la CPI, Iyad Ag Ghali, membre de la tribu Ifoghas, est un "leader incontesté" avec "une grande influence dans la région". Il est accusé de "torture, persécutions sur des bases sexuelles ou religieuses, détention illégale, viols et violences sexuelles, actes inhumains et attaques contre des bâtiments religieux".
Il est, également, poursuivi pour l'exécution de dizaines de militaires et de gendarmes lors de la prise d'Aguelhok entre 2012 et 2013, où au moins 40 soldats ont été retrouvés morts les mains attachées dans le dos, selon le rapport du procureur.