Les jours du premier ministre sioniste Benjamin Netanyahu semblent comptés, avec une escalade des tensions entre lui et la direction militaire due à des divergences sur la gestion de la guerre contre Gaza et l'échec à atteindre les objectifs déclarés de cette guerre. Suite à la dissolution du Conseil de guerre il y a quelques jours et à la démission des membres éminents Benny Gantz et Gadi Eizenkot, le porte-parole de l'armée israélienne a déclaré que l'objectif de Netanyahu de détruire le Hamas à Gaza est irréalisable. Netanyahu continue, en dépit de ce désaveu, à défier les militaires, insistant sur la poursuite de la guerre jusqu'à "élimination" du Hamas.
Les médias israéliens ont rapporté que le porte-parole de l'armée, Daniel Hagari, a qualifié l'idée de pouvoir détruire ou faire disparaître le Hamas de "trompeuse pour le public". Il a affirmé que la meilleure option serait de développer une alternative au Hamas, tandis que les politiciens devraient décider qui pourrait remplacer Hamas comme autorité à Gaza. Il a souligné que Hamas est une idée et qu'il est impossible d'éliminer une idée.
Le "Wall Street Journal" a qualifié ces développements de critique directe et rare envers l'objectif de Netanyahu qui insiste sur une "victoire totale" en éliminant Hamas et en ramenant tous les otages, pointant le fait que la guerre continue à Gaza depuis octobre de l'année dernière n'a pas réussi à renverser le Hamas, mais a plutôt causé une destruction généralisée.
Netanyahu continue pour sa part de réaffirmer qu'il ne mettra pas fin à la guerre sans éliminer Hamas en tant que force dirigeante à Gaza. Son cabinet a répondu que le conseil ministériel restreint présidé par Netanyahou avait identifié la destruction des capacités militaires et gouvernementales du Hamas comme l’un des objectifs de la guerre et que l’armée sioniste "s’y est engagée".
Cette divergence entre Netanyahu et la direction militaire sur les objectifs de la guerre reflète, selon le journal américain, un sentiment croissant selon lequel Hamas est indéfectible et que l'idée de le remplacer par une autre autorité à Gaza est peu réaliste compte tenu de la popularité du mouvement parmi les habitants de Gaza et de la Cisjordanie.
Des analystes militaires et d'anciens responsables sionistes se demandent même si la formation d'un nouveau gouvernement à Gaza est envisageable, étant donné que le Hamas a réussi à survivre à l'attaque militaire israélienne.
Israël Ziv, un général sioniste à la retraite, a déclaré au journal : "Les tensions entre l’armée, l’institution de sécurité et Netanyahou ont atteint un niveau record. L’armée et les responsables de la sécurité ont le sentiment que cette guerre n’a plus de but, nous sommes à notre maximum tactiquement. Nous approchons de l’achèvement de la tâche fixée par le gouvernement et nous atteindrons un point où nous combattrons une guerre de guérilla, qui peut prendre des années ».
En parallèle, un sondage publié par le journal hébreu "Maariv" indique que 42% de la population préfère Benny Gantz, le chef du parti de l'Unité nationale, pour diriger le gouvernement, contre 35% en faveur de Netanyahu.