+ -

Au cœur de Varsovie, imprégnée d'histoire, un débat acharné s'est déroulé entre scientifiques et experts sur les meilleures méthodes pour lutter contre le fléau du tabagisme qui cause environ 8 millions de décès chaque année. Tandis que certains peinent à arrêter de fumer, les gouvernements s'efforcent de combattre ce phénomène en constante aggravation.
La capitale polonaise a accueilli la onzième édition du Sommet mondial de la nicotine, où les discussions se sont concentrées sur les stratégies de lutte contre le tabagisme. Alors que certains prônent l'arrêt complet de la consommation de tabac, d'autres soutiennent une approche de "réduction des méfaits" en proposant des alternatives telles que les cigarettes électroniques, les sachets de nicotine et les cigarettes chauffées, qui empêchent la combustion nocive.
Les études présentées au sommet ont révélé que le principal danger des cigarettes traditionnelles réside dans la combustion du tabac, qui produit environ 6.000 substances toxiques. Ainsi, les fabricants de tabac se tournent vers des alternatives empêchant la combustion, réduisant ainsi les substances toxiques tout en maintenant la nicotine, qui est addictive mais moins dangereuse sans les produits de combustion.
"Idées de "minimisation des dommages
Dans son intervention, le professeur Andrzej Fal, chef du département d'allergologie et de pneumologie à l'Université de Varsovie, a défendu l'approche de la "réduction des méfaits". Il a souligné que le tabagisme est présent dans toutes les cultures et que l'arrêt complet pourrait être irréaliste. Par conséquent, il faut se concentrer sur la réduction des dommages et des coûts économiques et sanitaires associés au tabagisme.
Fal a, également, mentionné l'importance d'utiliser des outils financiers, tels que les taxes, pour encourager les gens à arrêter de fumer, tout en proposant des alternatives moins nocives à des prix abordables. Il a insisté sur la nécessité d'une éducation sanitaire pour comprendre les avantages des produits de réduction des méfaits.
Stratégie refusée
En revanche, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) rejette la philosophie de la "réduction des méfaits", avertissant que les produits de substitution ne sont qu'une ruse pour perpétuer le commerce du tabac. L'OMS insiste sur la nécessité d'un arrêt complet du tabagisme plutôt que d'un changement de méthode.
Dans son dernier rapport, l'OMS a révélé qu'environ 37 millions d'enfants âgés de 13 à 15 ans consomment du tabac, et que le taux de consommation de cigarettes électroniques chez les adolescents dépasse celui des adultes dans certains pays. Bien que les taux de consommation de tabac diminuent globalement, l'apparition de produits de substitution représente une menace majeure pour les jeunes.
Le défi en Algérie
En Algérie, où les cigarettes sont facilement accessibles et à des prix abordables, il semble urgent d'adopter une politique efficace pour lutter contre le tabagisme. Le pays compte environ 4 millions de fumeurs, et les cigarettes sont la principale cause de cancers, représentant un lourd fardeau financier pour l'État en plus des tragédies sociales qu'elles engendrent.
Ainsi, l'Algérie doit adopter des stratégies globales pour lutter contre le tabagisme, incluant la sensibilisation, l'éducation et l'utilisation d'outils financiers pour encourager l'arrêt du tabac, tout en se concentrant sur la protection des générations futures contre ce fléau.