Une enquête du Guardian a révélé les neuf années d'activités mafieuses du régime sioniste contre la Cour pénale internationale.
Tout a commencé dès l'admission de la Palestine en tant que membre à la CPI en 2015, une admission obtenue par l'Assemblée générale des Nations unies. Cet événement a été perçu par les responsables du régime comme très dangereux pour eux.
Selon l'enquête, dès lors, toutes les agences d'espionnage du régime ont été mobilisées pour exercer un contrôle étroit sur toutes les activités des responsables de la Cour pénale internationale, ainsi que pour lancer des opérations de menace et, bien sûr, d'espionnage.
La première cible fut l'ancienne procureure gambienne Fatou Bensouda, qui, dès l'adhésion de la Palestine, a ouvert le dossier de "la situation en Palestine".
Peu de temps après, deux personnes lui ont rendu visite à son domicile, prétendant être des émissaires d'une organisation allemande voulant la remercier et lui ont remis une enveloppe contenant des dollars et un numéro de téléphone domicilié en Israël.
Le message était clair : "Nous savons où vous habitez". Cet incident a conduit les autorités néerlandaises à renforcer la sécurité autour de Mme Bensouda et à installer des caméras autour de sa maison.
Ce n'était que le début du cauchemar pour la procureure Bensouda. Après avoir accepté des réunions secrètes avec des responsables du régime entre 2017 et 2019, au cours desquelles ils ont tenté de la pousser à abandonner ses enquêtes en Palestine, dès la fin de ces réunions fin 2019, des menaces directes ont commencé.
Le chef du Mossad de l'époque, Yossi Cohen, a alors entrepris des actions qu’on peut qualifier de mafieuses, s’invitant des réunions auxquelles assistait Fatou Bensouda ou il n’était pas convié.
La plus remarquable de ces actions a eu lieu lors d'une réunion officielle entre Mme Bensouda et le président de la République démocratique du Congo dans sa chambre d'hôtel à New York. Des témoins ont raconté aux journalistes du Guardian que les assistants de la procureure ont été priés de quitter la pièce pour laisser apparaître Yossi Cohen, le directeur du Mossad.
Ce dernier a continué à exercer des pressions sur Mme Bensouda en l'appelant régulièrement et en allant jusqu'à la menacer, elle et sa famille, après avoir réalisé qu'elle ne céderait pas à ses pressions. La campagne contre la Cour pénale internationale n'a pas cessé pendant neuf années entières et a pris de l'ampleur après la décision du nouveau procureur de demander un mandat d'arrêt international contre Netanyahu et son ministre de la Défense, Yoav Gallant.
Après la nomination de Karim Khan en remplacement de Fatou Bensouda en juin 2021, les rapports des services de renseignement sionistes ont indiqué qu'il était moins intraitable que son prédécesseur et qu'il était possible de travailler avec lui.
Cependant, le raz-de-marée d'Al-Aqsa a tout changé. Après les atrocités commises par le régime à Gaza et son insistance à envahir Rafah malgré la présence de plus d'un million et demi de réfugiés, Karim Khan a décidé de suivre les traces de Fatou Bensouda, ce qui a également accru les pressions sur lui, non seulement de la part du régime mais aussi de ses alliés, et la menace de lui et de sa famille a été portée à son comble.
Cela a conduit à renforcer les mesures de sécurité autour du procureur général, ainsi qu'à mettre en place des opérations de surveillance régulières dans son bureau, en plus de créer des "zones sans téléphone" pour tenir des réunions.
Dans une interview accordée à CNN américaine, Karim Khan a déclaré : "Alors que je me préparais à émettre un mandat d'arrêt contre Netanyahu et les dirigeants du Hamas, un responsable m'a appelé d'un ton sec, disant que cette cour a été créée pour l'Afrique et les despotes comme Poutine".
L'acharnement du régime et de ses partisans s’explique donc par le fait que pour eux la Cour pénale internationale est censée être le bras judiciaire de l'impérialisme occidental, mais le courage de Khan et de Bensouda, a préservé sa crédibilité jusqu'à présent.