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"Je demande à la France des réparations plutôt qu'une reconnaissance des crimes"

Dr Mohamed El-Amin Belghit, historien, universitaire professeur l’Université d’Alger 1 Benyoucef Benkhedda, affirme l’histoire continue peser poids rancœurs, témoigne discours l’extrême droite française,.

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"Je demande à la France des réparations plutôt qu'une reconnaissance des crimes"
"Je demande à la France des réparations plutôt qu'une reconnaissance des crimes"

Le Dr Mohamed El-Amin Belghit, historien, universitaire et professeur à l’Université d’Alger 1 Benyoucef Benkhedda, affirme que l’histoire continue de peser avec le poids de ses rancœurs, comme en témoigne le discours de l’extrême droite française, dont le slogan est une déclaration de guerre à l’Algérie à travers l’expulsion des immigrés algériens, dans une vision raciste héritée des régimes fondés sur la ségrégation.
Selon lui, la diplomatie française considère encore l’Algérie comme un pays ayant joué un rôle clé dans la protection du continent africain. Il estime que plutôt que de simplement reconnaître ses crimes coloniaux, la France devrait indemniser l’Algérie pour les richesses pillées durant l’occupation, dont la valeur est estimée à 4 000 milliards d’euros.
L’historien détaille la composition de l’extrême droite française, qu’il considère comme un regroupement d’héritiers des colons, des harkis et des unités militaires auxiliaires ayant servi la France depuis 1830. Il évoque également la descendance des soldats des bataillons tunisiens, marocains et sénégalais ayant combattu pour la France, ainsi que des croisés ayant participé aux campagnes médiévales.
Pour lui, l’extrême droite française représente l’héritage direct de ceux qui ont occupé l’Algérie, pillé ses richesses et commis des atrocités. Il cite le Cheikh Mohamed Bachir El-Ibrahimi, qui décrivait la protection inconditionnelle offerte par la France à ces colons, comparant cette relation à celle d’une mère avec son enfant unique et choyé.
Belghit conclut que l’hostilité de l’extrême droite envers l’Algérie s’exprime aujourd’hui par la volonté de chasser les immigrés algériens, perpétuant ainsi une politique de discrimination et de ségrégation héritée du passé colonial.
On dit qu’en 1830, l’Algérie possédait des richesses en or et en argent qu’aucun autre pays au monde ne détenait. L’objectif premier de la colonisation de l’Algérie était-il de s’emparer de ces fonds ? Êtes-vous toujours fidèle à la revendication du retour des fonds volés et pillés par la France vers l’Algérie ?
J’ai toujours insisté sur le fait que la véritable origine de la crise entre l’Algérie et la France est celle expliquée par le Dr. Ammar Hamdani dans son remarquable ouvrage La Vérité sur l’invasion de l’Algérie, traduit par Lahcen Zegdar. C’est également la même thèse que défend Pierre Péan dans Le pillage d’Alger.
Voici ce qu’a écrit un historien à notre sujet : Les historiens ne s’accordent pas sur le montant exact contenu dans le Trésor public algérien avant l’occupation. Selon l’historien algérien Abou El Kacem Saadallah, dans son livre Conférences sur l’histoire contemporaine de l’Algérie, la trésorerie publique algérienne contenait 50 millions de francs à la veille de l’occupation française. Toutefois, le rapporteur français Paul Gaffarel a estimé que le Trésor recelait 80 millions de francs en dépôts et en liquidités. Mais ce sur quoi tout le monde s’accorde, c’est que les autorités françaises ont pillé jusqu’au dernier sou du Trésor public algérien.
Les sources historiques rapportent que le commandant de l’expédition française, le général de Bourmont, a immédiatement pillé le Trésor public dès l’occupation de la ville d’Alger. Il a envoyé 50 millions de francs or au roi de France, Charles X, en guise de compensation pour la guerre, et a distribué deux millions de francs aux soldats français. Selon ces mêmes sources, le Trésor algérien contenait plus de 7 000 kilogrammes d’or et plus de 100.000 kilogrammes d’argent.
Le Trésor public n’a pas été la seule victime de l’occupation française. Il y avait aussi la dette publique que la France devait à l’Algérie. Face aux difficultés économiques causées par les guerres napoléoniennes et son isolement européen, la France n’avait d’autre choix que d’emprunter à l’Algérie. Le montant des dettes impayées s’élève encore aujourd’hui à environ 24 millions de pièces d’or de l’époque. De grandes quantités de ces pièces ont été transportées à bord de cinq navires français, en plus d’objets précieux et d’environ 30 000 fusils de grande valeur, le tout sur ordre des autorités françaises de l’époque. Une partie de ces richesses a été envoyée au Royaume-Uni pour soutenir sa campagne coloniale.
Voici, en chiffres, ce que la France a pillé, selon les données que j’ai consignées dans mes ouvrages depuis plus d’un quart de siècle. La France coloniale, aidée par des espions et des traîtres juifs qui ont révélé aux commandants de l’expédition l’emplacement des richesses du Dey et des trésors de la Casbah, s’est emparée, selon les historiens et les documents de l’époque, des biens suivants :
7 tonnes et 312 kg d’or provenant du palais de la Casbah (résidence du Dey).
108 tonnes et 704 kg d’argent issus du palais du Dey.
24 700 000 francs, valeur de l’or contenu dans le Trésor public algérien, selon les témoignages du général Berthezène, du docteur Bonafon, du capitaine Pellissier de Reynaud et du peintre Fodrain.
11 000 000 francs, correspondant à la valeur des marchandises diverses stockées dans les entrepôts publics et privés.
50 000 000 francs, représentant l’arsenal militaire et les armes appartenant à l’État algérien.
80. 000. 000 francs en devises étrangères, d’après les estimations du général de Bourmont, 180.000.000 francs selon le ministre de la Guerre Clermont-Tonnerre, et 150.000.000 francs d’après l’ambassadeur français Duval.
Les forces militaires françaises ont également saisi 30 000 fusils lors de la prise de la citadelle avant qui protégeait la capitale, comme en témoigne Mohammed Al-Annabi dans son rapport sur les événements.
L’ampleur des richesses du Trésor algérien est illustrée par le témoignage de l’historien algérien Mohammed Al-Annabi, qui rapporte que, lors du transfert des trésors de l’État algérien du palais El-Djenina au palais de la Casbah, il a fallu une centaine de mules pendant trois nuits consécutives pour tout transporter.
En l’absence de tout contrôle, les soldats français ont pillé et détourné plus de 50 millions de francs, soit la moitié du coût total de la "croisade sacrée" menée par la France contre l’Algérie.
En résumé, le Trésor algérien était l’un des plus riches de son temps, un fait unanimement reconnu par les historiens. C’est pourquoi, en tant que citoyen algérien et historien, je réclame que la France indemnise l’Algérie pour les richesses, l’or et les bijoux pillés du Trésor du Dey Hussein, au lieu de se contenter de simples reconnaissances des crimes coloniaux. Aujourd’hui, la valeur des biens spoliés est estimée à 4.000 milliards d’euros.
À quoi ressemblait la ville d'Alger lors de l'entrée des Français ? Était-elle vraiment l'une des plus belles villes du monde ?
Lorsque les envahisseurs croisés pénétrèrent dans la ville blanche d'Alger, ils étaient animés par l'appel du prêtre Dan : "Détruisez Alger la blanche, la bourreau du christianisme, comme nos ancêtres l’ont fait en l’an 146 avant J.-C. avec Carthage, en la réduisant pierre par pierre et en pillant ses trésors et son patrimoine scientifique", tel que mentionné dans l'Encyclopédie agricole de Magon (27 volumes). C'est exactement ce que firent les Mongols du XIXᵉ siècle, dans un contexte où la conscience nationale était absente face au massacre du taureau blanc.
Selon l’historien français Bernard Vincent, Alger était l'une des plus grandes villes de la Méditerranée. Cet avis est repris dans l’introduction de l’ouvrage de la chercheuse Fatiha Oualich, consacré à la famille autochtone durant les XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles. La ville possédait un vaste registre d’archives, comprenant plus de quatre mille actes de propriété, témoignant de la richesse et de la prospérité de ses habitants.
D'après Nacereddine Saidouni, historien de l’époque ottomane, Alger figurait parmi les villes les plus riches. Le quartier de La Hamma à lui seul comptait des milliers d'ateliers textiles (manufactures familiales). L’industrie y était florissante : tissage, broderie, fabrication de savons, bijouterie, armurerie, métallurgie, travail du cuir et production de poudre noire. Alger était une cité-État, et selon l’ouvrage La vie rurale dans la région d'Alger de Saidouni, la ville représentait l'un des centres urbains les plus avancés de l'histoire de l'Occident méditerranéen, surpassant Marseille et Livourne jusqu’à l’arrivée des envahisseurs.
Les conquérants étrangers ont détruit une cité prospère, dont Cervantès et ses compatriotes espagnols avaient loué la splendeur pendant des décennies.
Pourquoi la Révolution française de 1789 et ses valeurs des droits de l’homme n’ont-elles eu aucun effet sur les envahisseurs français en Algérie ?
La société algérienne a été plus que toute autre victime d’un démantèlement systématique en raison du projet de colonisation européenne et des politiques répressives mises en place par l’administration coloniale. La répression a notamment ciblé les élites sociales, avec la confiscation massive des biens waqfs appartenant aux mosquées, aux confréries religieuses et aux œuvres de bienfaisance. Cette croisade "sacrée" menée par la France a provoqué l’appauvrissement des élites savantes, la disparition de l’armée traditionnelle et l’effondrement de l’administration locale vers 1900.
Le processus d’expropriation foncière a touché, jusqu’en 1899, environ 224 tribus et plus d’un million d’habitants. Une enquête menée en 1895 révèle que les Algériens avaient perdu plus de 5 056 000 hectares de terres à cause des confiscations et des ventes forcées. À cela s’ajoutent 2,5 millions d’hectares supplémentaires perdus jusqu’en 1920.
Tout cela révèle une véritable conspiration française, car la croisade de 1830, orchestrée par Charles X et son ministre Talleyrand, avait avant tout des visées expansionnistes visant à s’emparer des richesses "des corsaires" cachées dans la Casbah. Ce point de vue est partagé par la plupart des historiens spécialistes de l’Algérie contemporaine.
Le premier témoignage sur l’ampleur du pillage de 1830 provient des rapports publiés par A.M. Perrot en décembre 1830, qui estiment le butin à 270 millions de francs. L’occupation de l’Algérie a marqué le début d’une nouvelle ère d’hégémonie occidentale sur un peuple pacifique, pourtant historiquement lié à la France par des relations diplomatiques solides.
Les historiens se sont également penchés sur le recensement de la population algérienne au moment de l’invasion. Contrairement aux récits officiels qui minimisent l’importance démographique de l’Algérie, Hamdan Khodja estime que la population du pays dépassait les 10 millions d’habitants avant l’occupation.
L’historien Pierre Pean, dans son ouvrage Le pillage d’Alger, rappelle que la version officielle voulait que l'armée d'Afrique soit partie "civiliser" les "barbares" au nom de la chrétienté et de l’Occident. Mais la réalité est toute autre : sa mission était d’expulser le dey et de piller Alger. C’est ainsi que débuta ce que certains ont osé appeler "la mission civilisatrice de la France en Afrique".
L'Empire ottoman est-il entièrement responsable de l’occupation française de l’Algérie ?
La responsabilité ne revient pas uniquement à l’Empire ottoman, mais aussi à l'État et à la société algérienne de l’époque. L’Algérie sous domination ottomane (1519-1830) était une puissance redoutée, grâce à des dirigeants influents comme le Dey Chaaban, le Dey Mohammed Ben Othmane Pacha, le Bey Mohammed El-Kebir et le Bey d’Oran. Ces gouverneurs ont su préserver l’unité territoriale et sociale du pays. En tant qu'Algériens, nous devons à la période ottomane notre intégrité territoriale, car c’est durant cette époque que des villes comme Constantine et Béjaïa ont été intégrées pleinement sous l’autorité de la régence d'Alger.
Contrairement à certains récits coloniaux qui affirment que l’Algérie serait une création de la France, la gestion des Ottomans a su maintenir la stabilité malgré les révoltes tribales et les conflits internes. Cette question a été brillamment analysée par le chercheur Mohamed Naji Allah Al-Humairi.
D'après l’historien Jamal Qanan, ce qui s’est produit en Algérie entre le blocus naval de 1827 et la chute d’Alger en 1830 était, en réalité, un développement prévisible dans le cadre du grand conflit entre l’Islam et l’Occident chrétien, qui s'étendait sur l’ensemble du bassin méditerranéen. Ce même conflit a poussé l’Europe à s’étendre hors du continent, créant de nouveaux mondes en Amérique du Nord, en Australie et en Nouvelle-Zélande, tandis que les pays musulmans, dont l’Algérie, devenaient des proies faciles pour les puissances coloniales.

Pour comprendre cette dynamique historique, il est essentiel d’étudier l’orientalisme français, notamment à travers les travaux du chercheur Mohamed Achmaoui Zeidan, ainsi que les écrits de l'historien Nacer-Eddine Saïdouni sur la question culturelle en Algérie.

Qu’est-il réellement arrivé à la flotte maritime algérienne, qui était un acteur majeur en Méditerranée ? Les Américains sont-ils réellement responsables de la fin de sa puissance ?
La flotte algérienne a été anéantie lors de sa célèbre bataille contre la flotte américaine, avant de disparaître complètement à la suite de l’expédition d’Exmouth en 1816. Depuis la mort du célèbre corsaire Raïs Hamidou (qu’Allah lui fasse miséricorde), l’Algérie est entrée dans une période de déclin. Une recherche approfondie démontre que la véritable fin de la grandeur algérienne ne fut pas la bataille de Navarin, comme le pensent la plupart des chercheurs, mais bien cette succession d’événements. En effet, l’Algérie ne possédait plus que deux navires, qui furent ensuite assiégés par la France au large d’Alexandrie. À ce moment-là, la Grande-Bretagne et la France ont pris conscience de l’affaiblissement de la puissance algérienne, déclenchant ainsi une course pour l’envahir et la soumettre dans le cadre d’un complot judéo-français qui marquera le début de l’ascension de la fortune juive, notamment avec la famille Rothschild.

Vous dites que les Français étaient tournés en ridicule par les Allemands, qui les surnommaient "les pico". Pourtant, la colonisation française de l’Algérie a laissé des séquelles profondes dans la mémoire collective des Algériens, engendrant un complexe d’infériorité toujours présent aujourd’hui. Est-ce dû à la langue, aux conditions économiques et sociales ?
Les Latins en général figurent parmi les peuples les plus hostiles aux Arabes et aux musulmans. La France, en particulier, a toujours été un foyer de complots contre les Arabes, depuis les accords Sykes-Picot jusqu’aux événements de l’opération "Déluge d'Al-Aqsa" du 7 octobre 2023. Cette haine des Arabes et de l’Islam s’est enracinée dans la culture de la secte de Cluny, qui a mené la reconquête contre les musulmans en Andalousie.

Le rôle de la France est absent de notre mémoire collective, car notre conscience historique reste malheureusement très limitée. Lorsque les Français ont envahi notre pays, ils y ont propagé la débauche et la corruption, démantelé la société et l’ont remplacée par des aventuriers venus d’Italie, d’Espagne, de Corse et d’Allemagne – tous ceux qui n’avaient pas de place dans leur propre pays. Ils se sont répandus en Algérie pour piller notre patrimoine et opprimer notre peuple, avec le soutien des banques suisses et françaises, comme l’a souligné l’historien tunisien Noureddine Daqi.

Le plus terrible fut la transformation de l’image de l’Arabe, qui était jadis perçu comme un philosophe et un penseur par les Européens, en un être méprisable. Le chercheur britannique Emmanuel Sivan a brillamment analysé cette question dans son ouvrage sur la culture populaire et le colonialisme en Algérie. Il s’est notamment penché sur la célèbre revue "Gagaïos" ou "Revue Deux Sous", qui diffusait l’image caricaturale de l’Arabe dans la culture des colons, en particulier les Espagnols, qui étaient considérés comme des Français de seconde zone.

Lorsqu’on lit cette étude objective, on peine à croire ce que publiaient les journaux coloniaux en Algérie sur les Algériens, ou encore les pièces de théâtre et romans diffusés par les colons européens. Mais quiconque se plonge dans cette réalité comprendra que ce passé sombre a bien eu lieu sur notre propre terre. Aujourd’hui, certains de nos concitoyens tentent d’oublier ou d’enterrer cette mémoire, et même de rouvrir les portes de l’Algérie à ceux-là mêmes qui traitaient nos ancêtres pire que des animaux.

Si les Algériens prenaient connaissance des écrits de la revue "Gagaïos", ils lutteraient pendant des siècles pour arracher définitivement la tutelle française sur l’Algérie, quelles que soient les relations diplomatiques entre les deux pays. C’est pourquoi je considère que ce qui nous lie à la France est une page noire, un océan de sang et le sacrifice de dix millions de martyrs.

Quelles sont les influences de la culture andalouse que l’Algérie a héritées ? Comment peut-on raviver les valeurs qu’ont apportées les Andalous dans le travail, le commerce et la science, sachant que les Européens eux-mêmes ont été influencés par la prospérité de la civilisation andalouse ?
L’Europe et le monde entier reconnaissent que les Arabes ont été les maîtres de l’humanité pendant plus de mille ans. La transmission du savoir, des traditions diplomatiques, de l’élégance et du raffinement passait par la Sicile, le sud de l’Italie et surtout l’Andalousie, avant d’atteindre l’Angleterre, la France et la Pologne – des nations qui ont hérité des sciences des universités de Cordoue et de Grenade.

Lorsque l’Andalousie est tombée, son expertise s’est naturellement transférée vers l’Algérie, la Tunisie et le Maroc d’une manière qui intrigue encore les chercheurs. L’un des experts ayant le plus étudié cette influence ibérique sur l’Algérie est notre professeur Saïdouni, que nous espérons voir vivre encore longtemps.

Aujourd’hui, la France demeure une nation profondément marquée par son passé croisé. J’ai vécu en France pendant plus de sept ans, et je peux affirmer que si quelqu’un vous dit que la France est le pays de la liberté, de la justice et des droits de l’Homme, ne le croyez pas !

La France est la fille chérie du Vatican. Nous devons donc nous montrer extrêmement vigilants face à cette France croisée.
Ne pensez-vous pas que les explosions nucléaires à Reggane (Adrar) et In Ekker (Tamanrasset) étaient un acte de vengeance raciste et croisé contre les Algériens ? D’autant plus que l’avocate Fatima-Zohra Benbraham affirme qu’elles ont été réalisées avec l’aide de scientifiques juifs d’Israël, en représailles aux actions de Abdelkrim Al-Maghili contre l’influence juive en général à Adrar ?
Le crime de Reggane, Hammoudia et In Ekker [13 février 1960] est une abomination contre l’humanité et contre la nature. C’est un crime encore plus grave lorsqu’on sait que cette bombe était le fruit d’une collaboration franco-sioniste, comme l’a démontré le physicien d’origine irakienne Kazem Al-Aboudi, naturalisé algérien (qu’Allah lui fasse miséricorde), dans son livre "Les Gerboises de Reggane". Ceux qui souhaitent revoir l’histoire et la géographie loin des récits biaisés des serviteurs fidèles de la France devraient s’y référer.

Le plutonium utilisé dans ces essais nucléaires a une durée de vie de plus de 24 000 ans, et les radiations nucléaires persistent pendant environ 4,2 millions d’années. Autrement dit, la France a hypothéqué notre indépendance en nous privant, au minimum, de 1 000 km² de territoire viable.

L’Algérie est aujourd’hui un pays à l’échelle d’un continent. Pourquoi a-t-elle renoncé à son véritable rayonnement en Méditerranée et en Afrique ? Pourquoi ce repli sur soi, où l’identité locale semble restreindre l’ouverture au monde ? Cela a-t-il eu un impact sur l’urbanisme et le tourisme ? Vous avez dit que la capitale était autrefois l’une des plus belles villes du monde.
Dans l’analyse des décideurs de Matignon, du ministère français de la Défense et du Quai d’Orsay, l’Algérie était autrefois le bouclier de l’Afrique. Ce qui inquiétait la France par le passé – à savoir la révélation de son réseau d’agents en Algérie – est exactement ce qui l’a troublée lors du Hirak pacifique, quand la prise de conscience du danger français s’est accrue parmi les Algériens.

La plus grande crainte de la France était que ses complices algériens soient démasqués. Certains d’entre eux sont même considérés comme nos compatriotes et nos dirigeants, alors qu’ils protègent en réalité les intérêts français.

C’est pourquoi nous devons réévaluer radicalement notre relation avec la France, une nation qui ne cesse de nous humilier sur la scène internationale et de s’allier contre nous dans toutes les instances mondiales, sans aucun respect pour les normes diplomatiques ni pour les liens historiques entre nos deux pays.

Il est donc essentiel de rester mille fois plus vigilants face à la France.

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