Le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, n’a pas seulement outrepassé ses fonctions en usurpant le rôle du ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, et en s’appropriant ses prérogatives – un comportement atypique et sans précédent dans la gestion des affaires publiques et gouvernementales à l’échelle mondiale – mais il s’est également mis à exprimer des positions et à discuter de mesures et de décisions souveraines et internes à l’Algérie. Ce faisant, il a inventé un nouveau modèle de relations internationales, en rupture avec la Convention de Vienne de 1961, ainsi qu’avec les usages, accords et lois qui régissent ce domaine.
Dans un extrait d’un entretien accordé hier au journal « Le Figaro », Retailleau a abordé la décision du gouvernement algérien de promouvoir l’enseignement de la langue anglaise dans les établissements primaires. Il a estimé que cette mesure s’est faite au détriment du français, y voyant un signe de transformation progressive et profonde des relations entre son pays et l’Algérie, et n’a pas hésité à exprimer son regret face à cette décision. Le fait qu’un ministre de l’Intérieur s’immisce dans les affaires et politiques internes d’un autre État, au cours d’un entretien avec un média classé parmi les grandes voix de la droite française, constitue un phénomène politique qui nuit avant tout à l’image de la France. Cette situation appelle à une profonde réévaluation des priorités au sein du gouvernement français, ainsi qu’à une refonte du discours politique et de la répartition des rôles, parmi d’autres aspects de la gouvernance.
En analysant de plus près les déclarations de ce politicien de droite, il apparaît que l’affaire de l’emprisonnement de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, ainsi que le refus de l’Algérie d’accueillir certains expulsés pour des raisons liées à leur situation judiciaire, ne sont en réalité que des prétextes utilisés par Retailleau pour exercer une pression sur l’Algérie, et dont les véritables motivations commencent progressivement à se dévoiler à travers ses propos.
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