La première phase de l'accord de cessez-le-feu à Gaza a pris fin dans la soirée du samedi dernier. La deuxième phase devait théoriquement débuter le 3 février dernier, soit au 16ᵉ jour de la première phase. Cependant, le Premier ministre de l'entité sioniste, Benyamin Netanyahou, a entravé son lancement, préférant prolonger la première phase à condition de libérer un nouveau groupe d'otages sionistes détenus dans la bande de Gaza.
L'absence de négociations pour la deuxième phase a ouvert la porte à plusieurs scénarios possibles pour la période post-première phase. Les indicateurs oscillent entre une reprise de la machine de guerre et d'extermination dans la bande de Gaza, d'autant plus que l’occupation a reçu un lot d'armes lourdes des États-Unis, le maintien du statu quo avec une pression sioniste accrue, ou la conclusion d'un accord global mettant fin à la guerre – un scénario peu probable dans le contexte actuel.
Une reprise des hostilités envisageable
En entravant les négociations de la deuxième phase, le Premier ministre sioniste Netanyahou montre son intention de prolonger la première phase de l'accord d'échange de prisonniers aussi longtemps que possible, afin d'obtenir la libération du plus grand nombre d’otages sionistes sans offrir de contrepartie.
La chaîne sioniste "13" a d'ailleurs rapporté samedi, citant des responsables sionistes anonymes, que "Netanyahou penche en faveur d'une prolongation du cessez-le-feu à Gaza pour quelques jours supplémentaires, avant une éventuelle reprise des combats".
De son côté, la radio publique sioniste a indiqué que l'armée sioniste se prépare à reprendre les combats si aucun accord n'est conclu pour prolonger le cessez-le-feu.
Un responsable sécuritaire sioniste a affirmé que "le maintien du calme à Gaza nécessite un accord en vigueur, sinon les deux options disponibles sont : la libération des otages ou la guerre".
Un autre responsable a mis en garde contre une intensification du conflit en cas de reprise des combats, surtout après que le président américain Donald Trump a donné son "feu vert" à l’entité, sans plus de précisions.
Dans le même temps, des sources proches de Netanyahou ont déclaré à la radio publique sioniste qu'il n'est pas intéressé, pour le moment, par le passage à la deuxième phase de l'accord d'échange des prisonniers.
Une trêve pendant le Ramadan
Par ailleurs, le bureau du Premier ministre sioniste a révélé un plan proposé par l'émissaire américain Steven Witkoff, prévoyant une trêve temporaire à Gaza durant le mois de Ramadan et la Pâque juive, soit du 12 au 20 avril prochain. Ce plan n'a pas encore été officiellement annoncé par Witkoff.
Selon un communiqué publié après une réunion sécuritaire dirigée par Netanyahou en présence du ministre de la Défense, des hauts responsables militaires et de l'équipe de négociation, l’entité a accepté la proposition de trêve. Celle-ci prévoit la libération de la moitié des otages sionistes détenus à Gaza, vivants ou morts, dès le premier jour de la trêve.
Le communiqué ajoute que si un accord sur un cessez-le-feu permanent est conclu, la seconde moitié des otages sera libérée.
Le bureau de Netanyahou a indiqué que l'émissaire américain estime que son plan vise à prolonger l’accalmie, car les conditions actuelles ne permettent pas d’aboutir à un accord final mettant fin à la guerre. Un délai supplémentaire est donc nécessaire pour négocier une trêve à long terme.
Selon les estimations sionistes, 62 otages sionistes sont détenus à Gaza (certains vivants, d'autres morts), tandis que la résistance palestinienne n'a pas révélé le nombre exact d'otages en sa possession.
Cependant, le bureau de Netanyahou a précisé que le nouvel accord permettrait à l’occupation de reprendre les combats après 42 jours si les négociations n'avancent pas.
Il a ajouté que l’entité a accepté la proposition américaine dans le but de récupérer ses otages, mais que le Hamas ne l'a pas encore approuvée.
Si le mouvement palestinien change d’avis et accepte le plan, l’entité entamera immédiatement des négociations sur les détails du plan.
Le Hamas rejette la proposition américaine
De son côté, le mouvement de résistance islamique Hamas a rejeté, ce dimanche, la proposition de l'émissaire américain Steven Witkoff, appelant à l'application de la deuxième phase de l'accord de cessez-le-feu avec l’entité.
Mahamoud Mardawi, cadre du Hamas, a déclaré à l'Agence France-Presse que l'acceptation par l’occupation de la proposition Witkoff est une "preuve claire que l’occupation se dérobe aux accords qu’elle a signés".
Il a insisté sur le fait que "la seule voie vers la stabilité dans la région et la libération des otages passe par la mise en œuvre complète de l’accord, en commençant par la deuxième phase, qui inclut des négociations sur un cessez-le-feu permanent, un retrait total, la reconstruction de Gaza, puis la libération des otages dans le cadre d’un accord convenu. C’est ce que nous exigeons et nous ne reculerons pas."
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