Après un long silence concernant la crise entre Alger et Paris, le président français Emmanuel Macron a abordé le sujet, hier vendredi, de manière superficielle, donnant l'impression de prêcher une chose tout en faisant son contraire. Il a ainsi déclaré : "Nous ne pouvons pas nous parler à travers la presse, cela ne fonctionne jamais de cette façon."
Cependant, en analysant la chronologie des événements et les personnalités impliquées, on constate que des ministres français de premier plan, notamment le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau et, d’un degrés moindre, le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, se sont livrés à des déclarations incessantes sur l’Algérie dans les médias. Leurs interventions, souvent menaçantes et polémiques, ont même poussé l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin à avertir : "On ne peut pas gérer la relation avec l'Algérie via des tweets ou la presse."
De leur côté, les ministres algériens des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, et de l’Intérieur, Brahim Merad, n’ont pas adopté cette approche, évitant toute attaque ou manipulation médiatique.
Un autre point marquant est l’insistance de Macron à réduire les tensions entre les deux pays à l’affaire de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, proche de l’extrême droite et actuellement en détention provisoire en Algérie. Cette focalisation illustre l'influence grandissante des milieux conservateurs sur l'exécutif français.
On aurait pu s’attendre à ce que Macron joue un rôle d’apaisement en rappelant ses ministres à l’ordre et en encourageant un dialogue plus constructif. Pourtant, ses déclarations sont restées vagues et sans solutions concrètes, laissant penser que la clé du règlement de cette crise n’est pas entre ses mains, mais plutôt du côté de l’extrême droite ou des voix plus modérées en France.
Ainsi, selon des observateurs des relations franco-algériennes, la crise semble s’orienter vers une détérioration encore plus marquée, voire une rupture complète. Car si Macron lui-même ne parvient pas à établir un dialogue constructif entre l’Élysée et El Mouradia, il est peu probable que d'autres acteurs, notamment ceux issus de l’extrême droite française, parviennent à désamorcer la situation.
Rédaction
01/03/2025 - 19:00

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01/03/2025 - 19:00
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